Talao compte accomplir la plus grosse ICO de France
L’essor du freelancing est identifié comme l’une des tendances de fond d’un monde du travail en pleine mutation. Le marché mondial du travail à la demande, qui connaît une forte croissance, représente aujourd’hui 50 milliards d’euros et 100 millions d’utilisateurs. Parmi eux, seuls 20% ont recours à une plateforme en ligne.
La blockchain au service du freelancing
Une opportunité à laquelle la start-up Talao souhaite s’attaquer, en proposant une « organisation autonome décentralisée » sur la blockchain, destinée à mettre en relation d’une part, les entreprises en quête d’expertise et d’agilité, et d’autre part les talents freelance. L’objectif revendiqué est de devenir « l’un des leaders mondiaux du travail à la demande dans les secteurs industriels et technologiques, avec 5 millions d’utilisateurs à horizon 5 ans. » Et pour développer son projet et accomplir ses ambitions, la start-up compte frapper fort : elle souhaite lever 60 millions de dollars à l’occasion de son ICO (Initial Coin Offering) – ce qui en ferait alors la plus grande opération de ce type jamais menée en France.
Talao est dirigée par ses trois co-fondateurs, Nicolas Muller, Thierry Thevenet et Denis Lafont-Trevisan, qui n’en sont pas à leur coup d’essai : ils avaient créé ensemble la web agency Fi Système dans les années 2000, et eMindHub en 2015, une plateforme centralisée qui permet aux entreprises du secteur aéronautique et spatial d’accéder à un vivier qualifié de 30 000 experts à travers le monde. Talao est justement la mutation d’eMindHub vers un modèle décentralisé sur la blockchain.
Basée sur Ethereum, le modèle de Talao repose, selon ses fondateurs, sur trois piliers : proposer un service sans intermédiaire et sans commission, où les entreprises et les talents entrent directement en relation d’affaire, permettre aux talents de reprendre possession de leur réputation professionnelle, de certifier leurs compétences sur la blockchain et de stocker les certificats dans un coffre-fort numérique accessible grâce à son token dédié, et enfin, redonner la gouvernance aux utilisateurs, grâce à un système de vote.
Pour Nicolas Muller, CEO Talao : « Talao est la solution pour répondre aux besoins du marché du travail à la demande – un marché qui connaît déjà depuis trois ans une très forte croissance alors que seulement 20% des talents indépendants utilisent une plateforme en ligne. D’ici 10 ans, plus de la moitié la population active mondiale travaillera sous un statut d’indépendant ou équivalent. Talao accompagne cette révolution du marché du travail, en construisant environnement où les meilleurs talents se sentent libres et en confiance, et en offrant aux entreprises une solution où elles pourront accéder aux meilleurs d’entre eux. »
Une ICO qui suit les recommandations de l’AMF
Comme de rigueur dans les ICO, un premier round sera destiné aux investisseurs privés, comme les family offices, capital-risque, entrepreneurs et experts : celui-ci leur sera ouvert à la fin du mois d’avril. L’ouverture de la vente des tokens au grand public est ensuite prévue pour fin mai.
Les opérations de levées de fonds en cryptomonnaie connaissent actuellement un succès fulgurant. Rappelons ainsi la récente levée de 50 millions de dollars de Frédéric Montagnon, pour son projet Legolas, dont il expliquait les coulisses à l’occasion du FrenchWebDay spécial Crypto. La règlementation n’est pas encore définie, mais l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) s’est déjà plusieurs fois exprimée à ce sujet, et a proposé ses recommandations suite à une consultation publique lancée fin 2017. Talao a décidé de suivre celles-ci dans le cadre de son opération. Elle a ainsi publié son white paper et fait appel à Blockchain Partner et au cabinet Mazars, pour assurer la sécurité et la transparence. A noter dans l’équipe qui entoure Talao : Stéphane Fouks, vice-président d’Havas Group, pour le développement de la marque à l’international, Fabien Potencier, créateur du projet Open Source Symfony et lead de la communauté Symfony, pour son conseil en matière de gouvernance des communautés sur le web, et François Davy, associé chez Bridgepoint et ancien PDG d’Adecco.
Airbus, Havas et Thalès compteraient parmi les premiers clients du service et soutiens du projet.
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Il s’agit de « Fi System » et non de Fi système. Avec un petit rappel sur ce qui est arrivé à cette entreprise : http://www.journaldunet.com/solutions/0309/030929_fisystem.shtml