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Transports: la navette autonome quitte la ville pour les campagnes

AFP

Une navette autonome de transport de voyageurs va être testée à compter de lundi en milieu rural entre Crest (Drôme) et un parc d’activités situé cinq kilomètres plus loin: c’est une première mondiale, affirment ses promoteurs. « C’est peut-être contre-intuitif, mais il est beaucoup plus facile de faire circuler une navette en milieu urbain qu’à la campagne », a souligné vendredi lors de la cérémonie officielle de lancement le président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR), qui a largement financé cette expérimentation.

Jusqu’à présent, ces mini-bus sans chauffeur ont été testés en ville, sur des distances très courtes, de l’ordre du kilomètre. Avec parfois des résultats décevants, comme à La Défense, où l’expérience a été interrompue en dépit d’un bon accueil initial du public. « Je suis convaincu qu’il y a beaucoup plus de possibilités de développement des navettes autonomes en zones rurales que dans les villes qui sont saturées d’offres de transport », a expliqué à la presse M. Wauquiez. Les aménagements nécessaires à la circulation de la navette n’ont pas dépassé 280 000 euros, dont 220 000 apportés par la région. Un investissement « frugal », explique-t-on chez le constructeur routier Eurovia (groupe Vinci), clef d’un développement de cette technologie dans un monde rural sans grands moyens financiers. « C’est un des défis de cette expérimentation: faire rouler les navettes sur le revêtement existant, tel qu’il est, avec ses trous », a relevé M. Wauquiez.

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Besoin de se géolocaliser

Une navette autonome a besoin de se géolocaliser, explique Pauline Dalicier, responsable de l’innovation chez Eurovia. « Or, sur une route on est dans un tunnel de végétation avec des repères qui changent avec les saisons ». Eurovia pense avoir résolu le problème à l’aide de panneaux routiers « classiques » et de marquages au sol. Si l’expérience devait être concluante, elle pourrait être la solution, en raison de son coût modique, pour des petites villes comme Crest où la demande de mobilité est en forte hausse, a relevé son maire Hervé Mariton (LR).

Depuis la gare de Crest, qui dessert une agglomération de 12 000 habitants, la nouvelle ligne desservira des administrations, des zones d’habitations et commerciales, avant d’arriver à la zone d’activité Biovallée. Le véhicule lui même, fabriqué par la start-up lyonnaise Navya, a été acquis par l’exploitant, l’autocariste local Bertolami. Cette PME familiale, qui compte 120 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, est particulièrement engagée dans le développement de véhicules autonomies. La réglementation impose la présence d’un agent à bord de la navette, dont la vitesse maximale est bridée à 25 kilomètres/heure. Mais celle-ci évolue et la « supervision déportée » du véhicule devrait être possible dès 2021, a souligné Benjamin Beaudet, directeur général de Bertolami.

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