Twitter, un outil de marketing remarquable (2/5)
Le 2e usage de Twitter, probablement majoritaire d’ailleurs, c’est la diffusion de messages à des fins marketing : pour recruter, fidéliser, vendre. Comme dans la vraie vie, on parle davantage qu’on écoute. Attention toutefois au piège du monologue.
1- Débuter sans se planter
Twitter est vendu aux marques, aux entreprises, aux politiques comme un formidable outil viral qui accroît la couverture communicationnelle par l’effet de démultiplication des relais inter-individuels. C’est vrai, mais réduire l’outil à cela vous conduira à l’échec certain. Voici les deux erreurs basiques à éviter absolument :
– Twitter n’est pas un nouveau canal de diffusion vertical, ce n’est pas un outil de publication descendant, et brancher un flux automatisé dessus est une hérésie. Twitter, ce sont avant tout des êtres humains qui parlent à d’autres êtres humains. Qui échangent des propos, des liens, des avis, des blagues, des conseils…
– La deuxième bévue classique est donc de ne parler que de soi, que de sa marque, ses produits… Il faut ouvrir la conversation, oublier ses cours de marketing traditionnel qui ne fonctionnent pas dans cet univers social particulier. Vous risquez d’être immédiatement perçu comme un spammeur ringard : “pff, encore un qui n’a rien compris à Twitter”.
La règle d’or au contraire est de “rendre service”. Ceci est d’ailleurs valable pour tout émetteur de messages, y compris les médias. Qu’apportez-vous à vos lecteurs ? Des informations utiles, drôles, intéressantes ? Du lien social, du divertissement ?
Les réseaux sociaux répondent à cette règle principale : il faut donner pour recevoir. Donc, inutile d’envoyer des communiqués de presse sur Twitter, ça n’intéresse que vous (en témoigne par exemple le nombre ridicule d’abonnés de la page Suez). En revanche, vous pouvez annoncer vos prochains produits, donner des infos exclusives, les faire tester…
Soignez votre page Twitter : personnalisez le fond en y collant le logo de votre marque, un design sympathique et les adresses web de vos différentes présences en ligne, via Photoshop ou un outil de création en ligne gratuit, tel Twitbacks.com
Renseignez bien vos informations en indiquant l’adresse web et en publiant une image de votre avatar : soit le logo de votre marque, soit encore mieux, une photo d’une vraie personne
2- Créer et développer son audience
Ecrire sur Twitter pour être lu et relayé
Sur le fond, parlez de sujets qui intéressent votre cible, celle que vous avez identifiée au départ. Les amateurs de photo, les fans de people, les journalistes ? Définir votre cible vous donnera votre ligne éditoriale et le ton à employer. Sans cette réflexion en amont, vous risquez de parler à tout le monde… sans intéresser personne.
Faut-il écrire en anglais ? Même réponse : tout dépend de votre cible. Si elle est franco-française, évitez. Tout ce qui est un frein à la compréhension immédiate sera majoritairement oblitéré. Alterner les deux ? Pourquoi pas, si vous avez de nombreux abonnés anglo-saxons…
Sur la forme, il faut donner du “biscuit” le plus tôt possible, comme on dit chez les journaleux : développez au maximum le propos, le plus tôt possible. C’est ce qu’on ré-découvre aujourd’hui à travers le “story-telling”
Ex : “Découvrez la bande-annonce des “Dents de la mer”, le formidable film de Steven Spielberg” sera plus efficace reformulé ainsi :
“Un requin géant diabolique terrorise une plage de Californie. BA du dernier Spielberg”
Autres conseils : soyez concis mais précis, utilisez les hashtags thématiques (#cinema, #buzz), gagnez de la place avec un bon racourcisseur d’url tel Bit.ly. Il faut laisser 20 caractères environ à vos lecteurs pour qu’ils retwittent vos messages. Twittez au bon moment : le « prime-time » de Twitter se situe entre 12h et 15h. Mais vérifiez surtout que les « influenceurs » sont là !
Monitorez et gérez votre audience : refollow pour identifier ceux qui vous suivent, ceux que vous suivez, ceux qui sont inactifs… et vous désabonner de plusieurs profils en un clic. Evaluez votre audience et votre progression avec Twittercounter
3- Développez votre influence en cinq points
Il est difficile de mesurer cette fameuse influence qui ne correspond pas au nombre d’abonnés que l’on possède (d’où cette absurdité de la course aux followers) mais plutôt au lien de confiance que l’on a su créer avec son audience. Un indice fort toutefois : vos messages sont-ils souvent relayés ? Le seul outil de mesure de cette influence que je trouve assez crédible (mais pas parfait) est Klout
– Apportez un service régulier de veille ciblée, en vous aidant d’un agrégateur de flux RSS bien paramétré de type Google Reader ou Netvibes
– Dénichez les bons liens, les bons outils ou les articles “tendances” sur Delicious, Digg ou Topsy. Et les sujets ou buzz du moment via l’excellent Trendsmap déjà vu dans le chapitre précédent sur la veille.
– Entrez dans la conversation : vous n‘êtes pas qu’un pourvoyeur de liens ! Répondez aux gens, donnez votre avis, apportez quelque chose : de l’information, de l’humour, un point de vue…
– Enrichissez vos contenus : publiez des photos, des vidéos (pas vos vacances à Djerba, hein), des sondages, des quiz, des jeux-concours…
– Ouvrez un blog pour y développer un contenu original et plus riche, comme l’a fait RSLN pour Microsoft ou moi-même, pour ma pomme :) Après tout dépendra de la qualité de votre contenu, mais si celui-ci tient la route, votre autorité va s’accroître, ce qui peut s’avérer rentable.
D’ailleurs, pour mesurer le ROI et l’efficacité de sa production, rien de tel que Backtype qui permet, après s’être enregistré, de connaître le nombre de reprises de son article sur Twitter et Facebook, de savoir le nombre total d’impressions générées mais également de visualiser les relayeurs les plus puissants. Un excellent outil également pour identifier les vrais influenceurs.
4- Monétiser son audience et influence
Vous pourrez aussi vendre vos produits en ligne, à condition d’avoir la logistique ad hoc, fidéliser en développant un système de couponing, ou d’offres exclusives…
Quelques bons exemples : Nikon qui parle de ses produits, mais fournit aussi des tutoriels, des guides pratiques et communique avec ses abonnés
Warner qui fournit bandes annonces et goodies de ses films, mais évoque aussi d’autres blogs de cinéma, et crée un échange avec les passionnés.
Amazon qui, dans la vente en ligne pure et dure, est très efficace grâce à des promotions et du couponing réguliers. Les sites français de e-commerce sont à la traîne sur cette technique.
Twitter est donc un outil marketing formidable si l’on investit dans un vrai Community manager qui sera à l’écoute de son public et humanisera votre société auprès de lui. Mais il faudra lui donner les moyens d’y parvenir : les informations, le contenu, le temps… S’il s’agit juste d’ouvrir un nouveau site “vitrine”, abstenez-vous.
Prochain article : Twitter, pour recruter
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Tres bon article ! Au niveau des outils de mesure de l'influence, je conseillerais Twoolr, qui me plait bien, et qui est édveloppé par des francais si je ne m'abuse !
Merci Jeremy Twoolr est un bon outil, mais c'est plus un outil de gestion d'activité qu'une mesure de l'indice d'influence.
Mais c'est effectivement intéressant pour monitorer son effort (en particulier la différence entre contenus propres, rt, et conversation…). par ailleurs il existe tellement de logiciels, je préfère en choisir un pour faciliter la vie de mes lecteurs: c'est un choix subjectif totalement assumé :)
A bientôt
Cyrille
Merci pour tous ces outils précieux.
TweetDeck est aussi un bon outil de veille marketing sur Twitter.
@ Lionel Assurément ! je le classe dans le chapitre précédent (la veille) même si tout cela se chevauche à un moment donné… ;-)
@Cyrille : décidément, tu es Monsieur "Je suis partout" ! Article très intéressant. J'avoue utiliser Twitter de manière un peu mécanique, sans jamais avoir vraiment compris ni su comment l'utiliser intelligemment. Je suis 200/250 personnes, 100/150 me suivent, et je me trouve un peu perdu devant le déluge d'infos. Je ne parviens jamais à suivre ce qui pourrait m'intéresser, de temps en temps, je viens voir qce qu'il y a sur mon compte, puis je m'en vais, en vérité Twitter ne me sert pas à grand chose !
Je suis convaincu que je n'ai pas compris comment m'en servir…
@Merlin eh oui, comme j'ai perdu mon travail, il faut bien que j'en retrouve ;) Faut faire bouillir la marmite…
On est pas "obligé" de se servir de twitter non plus, cela peut être utile…ou pas. Tout dépend de ton secteur d'activité. Dans la com, le journalisme et le marketing, c'est impératif. Dans l'enseignement un peu moins. On n'a déjà pas assez de temps pour lire tous ses flux rss…
J'espère que mes petits guides pratqiues te donneront quelques lumières :)
A bientôt
Cyrille
@Cyrille : oui, Twitter un en effet un outil impératif. Ton article est précis et utile, il n'empe^che que je trouve qu'il est difficile et chronophage de suivre l'activité de son compte twitter
Oui Twitter est chronophage, tout comme l'est une revue de presse matinale. Aujourd'hui je fais d'une pierre deux coups, mais avec une efficacité bien plus grande. Pourquoi ? Je ne suis pas le seul à chercher : nous sommes aujourd'hui plus de 300, (le nombre de mes abonnements.) Pour moi l'investissement est bien plus rentable ;-)