Uber a dépensé 457 millions de dollars en 2018 pour développer ses voitures autonomes et ses taxis volants
Engagé dans la dernière ligne droite vers son entrée en Bourse à Wall Street, Uber lève le voile sur l’ensemble de ses activités. Parmi elles, le pôle R&D de la firme américaine est particulièrement scruté dans la mesure où les voitures autonomes et les taxis volants sont vus comme les leviers indispensables pour faire d’Uber une entreprise rentable. Pour l’heure, la licorne californienne est encore loin du compte avec des pertes qui n’ont cessé de s’accumuler au gré des années, notamment 4 milliards de dollars en 2017.
Dans le dossier déposé au gendarme américain des marchés, la SEC, Uber indique ainsi avoir consacré une enveloppe de 457 millions de dollars l’an passé pour sa branche R&D. Celle-ci est notamment chargée de faire rouler des voitures autonomes et de propulser dans les airs des taxis volants. Une tâche immense qui nécessite un apport financier conséquent.
Les coûts de l’ATG (Advanced Technologies Group), la division dédiée aux voitures autonomes, et d’Uber Elevate, l’unité développant des taxis volants, ainsi que d’autre technologies connexes représentaient un tiers des dépenses totales d’Uber en R&D en 2018. Au total, les coûts en R&D de la firme américaine ont atteint plus de 1,5 milliard de dollars l’an passé.
La voiture autonome d’Uber avance avec prudence
Si son différend avec Waymo a fortement freiné ses ambitions dans la conduite autonome durant plusieurs mois en 2017 avant la signature d’un accord à l’amiable début 2018, Uber continue de faire des véhicules sans chauffeur l’une de ses priorités. Toutefois, la licorne américaine n’a eu d’autre choix que de lever le pied l’an passé après un accident mortel impliquant l’une de ses voitures autonomes. Quelques mois plus tard, Uber avait timidement repris ses essais de voiture autonome, mais avec, paradoxalement, un chauffeur conduisant le véhicule. Une manière pour Uber de montre patte blanche aux autorités, tout en continuant d’engranger des données susceptibles d’améliorer ses voitures.
Si les véhicules autonomes constitueront une grande partie de l’offre d’Uber à long terme pour des trajets plus efficaces et rentables, la firme américaine a adopté un ton plus mesuré dans son dossier déposé à la SEC. Dans la lignée de la reprise des tests avec des conducteurs aux commandes de la voiture, Uber a rappelé l’importance d’avoir un conducteur humain derrière le volant pour le moment. La firme américaine estime en effet qu’il y aura «une longue période d’autonomie hybride».
250 véhicules autonomes construits avec Volvo, Toyota et Daimler
Même lorsque des voitures autonomes seront déployées, Uber explique qu’il sera toujours nécessaire d’avoir des conducteurs humains pour gérer des situations «impliquant un trafic dense, des itinéraires complexes ou des conditions météorologiques inhabituelles», ainsi que pour faire face à une très forte demande lors d’événements, comme des concerts ou des événements sportifs. De plus, l’entreprise dirigée par Dara Khosrowshahi estime que la présence d’un conducteur humain permettra d’assurer la cohabitation entre les voitures traditionnelles et les véhicules autonomes.
Malgré le discours modéré d’Uber concernant le développement de ses voitures autonomes, force est de constater que l’unité de la firme américaine travaillant sur le sujet ne cesse de monter en puissance depuis sa création. En effet, l’ATG d’Uber avait été lancé en 2015 à Pittsburgh avec seulement 40 chercheurs de Carnegie Robotics et de Carnegie Mellon University. Désormais, la division compte plus de 1 000 employés répartis entre Pittsburgh, San Francisco et Toronto. A ce jour, l’ATG d’Uber a construit plus de 250 véhicules autonomes, en collaboration avec ses trois partenaires : Volvo, Toyota et Daimler.
Des taxis volants dès 2023 ?
Concernant les ambitions d’Uber pour transporter des passagers au-dessus des villes, la firme américaine a lancé en 2016 Uber Elevate, un projet qui doit aboutir à la conception de véhicules électriques aériens capables d’effectuer des décollages et des atterrissages verticaux. Pour mener ce projet à bien, Uber a notamment annoncé l’an passé l’ouverture d’un centre de technologies avancées sur la voiture volante à Paris. Ce dernier bénéficiera d’une enveloppe de 20 millions d’euros sur cinq ans.
Pour conquérir le ciel, le géant américain s’est également allié à la Nasa. Uber espère effectuer les premiers vols de démonstration l’an prochain avant de passer à la phase commerciale en 2023 pour faire d’Uber Air une réalité en vue des Jeux Olympiques de 2028 qui se tiendront à Los Angeles.
En route pour devenir la plateforme multimodale de transport de référence
En attendant de faire de ses projets futuristes une réalité commerciale, Uber mise sur d’autres services de mobilité pour étendre son champ d’action. L’an passé, la la société californienne a ainsi racheté la start-up Jump. C’est d’ailleurs sous cette marque qu’Uber vient de déployer son service de location en libre-service de vélos et de trottinettes électriques à Paris.
Outre ces nouveaux services, Uber a également développé une fonctionnalité qui permet aux utilisateurs de se voir proposer plusieurs itinéraires en transports en commun. Une brique supplémentaire qui doit permettre à Uber de devenir la plateforme multimodale de transport de référence au cours des prochaines années. A ce jour, la licorne américaine revendique 91 millions de clients mensuels dans le monde. Après avoir réalisé un chiffre d’affaires de 11,3 milliards de dollars en 2018, Uber vise une entrée en Bourse à Wall Street autour de 100 milliards de dollars.
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