Uber est bénéficiaire dans ses trois activités: le transport de passagers, la livraison et le fret.
Par Thomas URBAIN / AFP
La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) Uber a enregistré une lourde perte liée à des éléments exceptionnels au troisième trimestre, mais un chiffre d’affaires en forte hausse et supérieur aux attentes.
Ses revenus ont bondi de 72%, à 8,34 milliards de dollars, tirés par l’activité historique du groupe, à savoir le transport de personnes, selon un communiqué publié mardi.
Mais l’entreprise de San Francisco (Californie) a également subi une perte de 1,2 milliard de dollars, quasi le quadruple de ce qu’attendaient les analystes, selon un consensus établi par FactSet.
Ce dérapage s’explique en grande partie par la dépréciation de participations d’Uber dans d’autres sociétés, qui a amputé le résultat de 512 millions de dollars.
En cause, principalement, les 11,9% qu’il détient dans la plateforme chinoise Didi Chuxing, dont la valeur s’est dépréciée. Uber en avait hérité en 2016, en échange de la cession de sa filiale chinoise.
« A terme, nous chercherons à vendre ces parts », a dit le directeur général Dara Khosrowshahi lors d’un entretien à la chaîne CNBC. « Ce n’est pas une participation stratégique. »
Les comptes ont également été plombés par l’attribution d’actions aux employés du groupe, valorisée 482 millions de dollars.
Ces éléments exceptionnels ternissent le trimestre d’Uber et masquent le fait que l’activité opérationnelle a été bénéficiaire dans les trois activités du groupe, le transport de passagers, la livraison et le fret.
Le bénéfice opérationnel (avant impôt et éléments exceptionnels) a été nettement supérieur aux prévisions du marché, qui a salué les résultats de la plateforme.
Dans les échanges électroniques préalables à l’ouverture de Wall Street, le titre gagnait plus de 12%.
Les investisseurs ont également accueilli favorablement les projections d’Uber, qui voit ses réservations augmenter de 23% à 27% sur un an au quatrième trimestre, même si elles confirment une décélération de la croissance.
– « Aucun signe de fléchissement » –
Dans le détail, si les activités de transport de passagers et livraison continuent de croître, leur rythme de progression a nettement ralenti.
Quant au fret, nouvelle branche de la plateforme, après avoir explosé début 2022, il marque le pas et recule par rapport aux deux premiers trimestres de l’année.
Le directeur général Dara Khosrowshahi a indiqué que ce tassement était, pour l’essentiel, attribuable au repli des tarifs du fret, qui s’étaient envolés durant la pandémie du fait de la congestion de la chaîne d’apprivisionnement pour beaucoup d’entreprises.
« Pour l’instant, nous ne voyons aucun signe d’un fléchissement de la consommation », a déclaré Dara Khosrowshahi, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats. « Les consommateurs réorientent leurs achats des biens vers les services, et nous faisons partie des bénéficiaires » de ce mouvement.
Compte tenu de l’environnement incertain, « nous allons être prudents » dans les mois à venir, a néanmoins annoncé le dirigeant, « sur les coûts, sur les charges administratives. Mais pour ce qui est de l’activité, nous voyons de la vigueur dans tous les segments. »
« Uber conserve une croissance robuste », ont commenté les analystes de Wedbush Securities, dans une note, et la société « bénéficie de la reprise des voyages et du retour au bureau ». « D’autres tendances post-pandémie devraient bénéficier à Uber » au quatrième trimestre et en 2023, selon les analystes.
Par région, Uber appuie sa croissance ce trimestre sur l’Amérique du Nord (+89%) et la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient (+77%).
Durant la période de juillet à septembre, l’application a vu le nombre de ses utilisateurs actifs mensuels, la donnée de référence pour la fréquentation de la plateforme, croître légèrement (+1,63%) par rapport à fin juin, pour atteindre 124 millions.
Interrogé sur un nouveau cadre réglementaire, annoncé début octobre, qui pourrait entraîner la reclassification d’indépendants en employés aux États-Unis, Dara Khosrowshahi a expliqué que des représentants du gouvernement Biden avaient indiqué à Uber ne pas s’attendre à un reclassement majeur.
Le statut de travailleur indépendant a été largement utilisé par les plateformes et opérateurs de la nouvelle économie des services, de la livraison de repas aux chauffeurs de VTC, mais cette classification est de plus en plus régulièrement remise en cause.
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