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Uber Files: l’ex-lobbyiste Mark MacGann tacle Macron sur les emplois créés en France

AFP

Avec le recul, « il n’y a pas de quoi être fier » d’avoir laissé Uber se développer, a dit mercredi l’ex-lobbyiste de l’entreprise Mark MacGann, interrogé lors du Web Summit à Lisbonne sur les propos du président français qui s’était félicité des emplois ainsi créés dans le pays.

« Si vous regardez les faits dans les rues de Paris et d’autres villes, la concurrence est rude entre les taxis et les autres modes de transports comme Uber. Il y a tellement de gens qui gagnent à peine de quoi vivre que je ne pense pas qu’il y ait de quoi être fier », a déclaré l’ancien lobbyiste en Europe d’Uber, à l’origine des « UberFiles », révélés cet été en France par le journal Le Monde.

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Dans le cadre de cette enquête associant une quarantaine de journaux internationaux et reposant sur des milliers de documents internes à la compagnie américaine de chauffeurs privés Uber, le quotidien du soir avait conclu à l’existence d’un « deal secret » entre l’entreprise et Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Economie de François Hollande (2014-2016).

Deux jours après les révélations, le chef de l’Etat avait assumé avoir rencontré les dirigeants de l’entreprise et s’était dit « hyper fier » en insistant sur « les milliers d’emplois créés ».

« J’ai surtout aidé des jeunes, à qui on n’offrait pas d’emplois, qui venaient de quartiers difficiles, qui n’avaient pas d’opportunités de job à en trouver pour la première fois de leur vie et pour des milliers d’entre eux », avait plaidé le président Macron.

« Il y a une grosse incompréhension », a réagi mercredi Mark MacGann. « Nous avons toujours pris soin de dire que nous ne créerions pas d’emploi, que nous ne voulions pas avoir à payer les protections sociales » aux chauffeurs, a-t-il dit.

« J’ai dit directement à Emmanuel Macron que nous allions créer 70.000 entrepreneurs à Paris s’il abaissait complètement la réglementation pour devenir chauffeur privé », a-t-il toutefois précisé.

« Je pense qu’il faut toujours être humble et avoir le bénéfice du recul », a-t-il ajouté, regrettant également que la France tente aujourd’hui d' »affaiblir », d’après lui, la directive européenne sur le travail des plateformes, en négociation à Bruxelles.

« Uber et les autres plateformes dépensent beaucoup d’argent pour affaiblir » cette réglementation, et rendre la tâche plus difficile aux entrepreneurs qui souhaiteraient voir leur contrat requalifié en contrat de travail.

« Il est très décevant qu’une entreprise qui dit avoir changé fondamentalement continue de dépenser des dizaines de millions de dollars dans du lobbying contre les droits humains les plus basiques », a-t-il déclaré.

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