« Uber files »: une commission d’enquête lancée début février à l’Assemblée
AFP
Les députés ont donné leur feu vert mercredi au lancement d’une commission d’enquête demandée par le groupe LFI sur les révélations des « Uber files », qui pourra commencer ses travaux début février, selon une source parlementaire.
D’une durée maximale de six mois et composée de 30 députés, elle entend « identifier l’ensemble des actions de lobbying menées par Uber pour pouvoir s’implanter en France », ainsi que « le rôle des décideurs publics de l’époque ».
Elle fera des « recommandations concernant l’encadrement des relations entre décideurs publics et représentants d’intérêts » et étudiera « les conséquences sociales, économiques et environnementales du développement du modèle Uber en France », selon la présentation faite par LFI.
Ses travaux seront lancés « dans les premiers jours de février », a indiqué à l’AFP une source parlementaire.
Ils s’appuieront sur les « Uber Files », une série d’enquêtes d’un consortium de journalistes basées sur des milliers de documents internes de l’entreprise américaine. Le journal Le Monde avait notamment conclu à l’existence d’un « deal secret » entre Uber et Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Economie.
Les Insoumis avaient initialement inscrit une « proposition de résolution » pour créer une commission d’enquête sur ce thème au menu de leur journée réservée à l’Assemblée, le 24 novembre, avant de la retirer pour donner une chance à d’autres textes d’être examinés dans le temps imparti.
Ils avaient ensuite décidé d’exercer « leur droit de tirage », qui permet à chaque groupe politique de créer une telle instance par an.
La commission des lois de l’Assemblée nationale a donné mercredi son feu vert à son lancement, estimant que les critères de recevabilité étaient réunis, sans se prononcer sur le fond.
Le texte soumis au vote des députés mercredi par LFI « se distingue assez nettement » de celui de novembre, a relevé le député Renaissance Benjamin Haddad. Car la première version « visait explicitement le président de la République en exercice et donc présentait une difficulté majeure », a-t-il ajouté.
Mais « la référence aux +décideurs publics de l’époque+ ne saurait en aucun cas être interprétée comme autorisant une commission à enquêter sur la présidence de la République », a insisté M. Haddad, au nom du respect de la séparation des pouvoirs.
En pleins débats sur les retraites, « notre commission d’enquête permettra aussi de révéler l’hypocrisie de ce gouvernement qui, tout en prétextant vouloir protéger l’équilibre budgétaire de notre système par répartition, organise le pillage des caisses de solidarité et de l’État en encourageant l’+ubérisation+ de notre économie », a estimé LFI dans un communiqué.
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