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L’éditeur de jeux vidéo français, Ubisoft, traverse une période délicate marquée par des difficultés financières et des incertitudes stratégiques. L’exercice 2022-2023 s’était soldé par une perte nette de 500 millions d’euros, aggravée par une dette croissante. L’année 2024, qui devait marquer un redressement, a connu de nouveaux revers avec des ventes décevantes du jeu Star Wars Outlaws et le report du titre Assassin’s Creed Shadows.
Ces contre-performances ont contribué à une chute de 50 % de la valeur boursière de l’entreprise depuis le début de l’année, avant un rebond de 25 % de l’action, atteignant 13,4 euros, après la publication d’un article par Bloomberg. Ce dernier évoque des discussions entre la famille Guillemot, fondatrice d’Ubisoft, et Tencent, le géant chinois de la tech, pour envisager un retrait de la bourse. Ensemble, ils détiennent environ 25 % des actions d’Ubisoft.
Selon des sources anonymes, la famille Guillemot et Tencent auraient engagé des conseillers pour étudier les possibilités de stabiliser l’entreprise et de restaurer sa valeur. Parmi les options envisagées figure un rachat conjoint pour retirer Ubisoft des marchés financiers. Bien que ces discussions en soient à un stade préliminaire, d’autres alternatives seraient également à l’étude.
En parallèle, Ubisoft fait face à une pression croissante de certains actionnaires. Le fonds spéculatif slovène AJ Investments a exprimé son mécontentement quant à la gestion actuelle de l’entreprise et a évoqué la possibilité de mener une « lutte par procuration » pour obtenir le soutien d’autres actionnaires en vue de forcer une vente si l’entreprise ne répond pas à ses demandes.
Tencent, deuxième actionnaire d’Ubisoft avec près de 10 % des actions, s’est rapproché de l’éditeur français en 2018. En 2022, le groupe chinois a acquis 49,9 % des parts et 5 % des droits de vote de Guillemot Brothers, la holding familiale qui contrôle Ubisoft. Cependant, une clause empêche Tencent de dépasser 9,99 % du capital d’Ubisoft avant 2030.
Malgré ces discussions et le rebond temporaire de l’action, aucune décision n’a encore été prise, et l’avenir d’Ubisoft reste incertain. L’entreprise, qui emploie 19 000 personnes à travers le monde, devra clarifier sa stratégie pour répondre aux attentes des investisseurs et stabiliser ses résultats.
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