Ulule Tour: 6000 km et 30 villes parcourus pour évangéliser sur le crowdfunding
«Nous recevons des centaines de projets à côté de la plaque quand on parle de crowdfunding au journal de 20h sur TF1 ou France 2. Nous avions donc un devoir de pédagogie, d’explication» déclare Alexandre Boucherot, fondateur d’Ulule. C’est, hier soir, au coeur des locaux du Concept Store de BNP Paribas qu’avait lieu la présentation des résultats du Ulule Tour, un périple de plusieurs semaines pour évangéliser auprès de tous les publics sur le financement participatif.
«Nous avons organisé des workshops, des cantines numériques, des tables rondes, parfois même du street marketing et des soirées plus informelles comme à Montpellier» précise Arnaud, un des membres du Ulule Tour.
Rencontrer la « France créative et innovante », c’était là l’objectif de cette tournée, dont Frenchweb était partenaire. Ayant débuté le 9 octobre dernier à Rouen, celui-ci s’est terminé ce 26 novembre. Il faut dire qu’après trois années d’existence, la plateforme française de financement participatif s’offre un bilan dont elle n’hésite pas à se vanter : 10,5 millions d’euros collectés et plus de 3 322 projets financés grâce à 290 000 utilisateurs. Avec de tels chiffres, le site revendique être le leader européen de son secteur.
« Beaucoup de personnes ne savent pas comment présenter leurs projets pour que ceux-ci parviennent à lever les fonds dont ils ont besoin » ajoute-t-il. Réponse du fondateur : «Pour réussir en crowdfunding, il faut avant tout être transparent sur la façon dont on porte le projet, mais également les risques »
«Ulule complète la chaîne de financement en tant que créateur de confiance car beaucoup de projet ne pourraient pas être financé par les circuits bancaires classiques» selon M. Boucherot.
Peu de place pour le bilan du passé, la startup préfère se pencher sur son avenir, estimant qu’il y a encore beaucoup à faire. Elle a ainsi organisée une excursion de 6 000 km afin de découvrir, rencontrer et dialoguer, dans un trentaine de villes différentes, la « France créative et innovante » qu’elle souhaite financer. Conférences, formations, fêtes et petits-déjeuners… l’équipe dépêchée a rencontré au total 2 500 personnes. Plusieurs solutions en « mode participatif » ont été testées: le covoiturage via BlaBlacar ou le logement via Airbnb.
Au départ, on voulait sortir ! Mais ça c’était avant de découvrir ce jeu dans notre appartement @airbnb_fr pic.twitter.com/52GbcWGOzY
— Ulule Tour (@UluleTour) 21 Novembre 2013
« Le crowdfunding est parfois un complément, parfois une alternative, dans tous les cas une solution spécifique qui permet de créer un rapport privilégié entre un projet et son public. C’est aussi, pour beaucoup de porteurs de projet, une opportunité de tester un produit, une idée, une solution innovante. Le Ulule Tour va permettre de présenter cette démarche » avait prévenu Alexandre Boucherot, le cofondateur d’Ulule.
Le phénomène du crowdfunding ne cesse de prendre de l’ampleur dans l’hexagone. Un dossier sur lequel le gouvernement souhaite d’ailleurs garder la main afin d’encourager le secteur tout en protégeant les investisseurs ou donateurs [lire notre article : Réforme du Crowdfunding : un projet de loi ambitieux mais améliorable selon deux acteurs] même si le secteur craint parfois une réglementation potentiellement trop restrictive. Récemment, la ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique déclarait même, au siège de PriceMinister-Rakuten, vouloir « faire de la France un paradis du financement participatif ».
Pourtant le constat est là. Seuls 27% des Français ont entendu parlé de cette méthode de financement selon une étude publiée par Recherche & Solidarités la semaine dernière. Une marche de manoeuvre que souhaite saisir les acteurs français. Le Ulule Tour a donc notamment rencontré des étudiants à la France Business School à Tours pour leur faire découvrir leur activité, tout comme à Sillion Kerné à Quimper, ou encore lors d’un atelier de travail à Brest pour expliquer les bases de la collecte de fonds.
«Dans les 27% de Français qui ont entendu parlé du financement participatif, il faut distinguer ceux qui connaissent le principe uniquement de nom, de ceux qui l’on vraiment compris. En réalité, ceux qui ont vraiment compris son fonctionnement représente une part encore plus faible de Français» ajoute le fondateur.
- Pour aller plus loin…
Le crowdfunding c’est:
1- Le fonctionnement sous forme de dons : celui-ci n’est pas impacté par le changement de législation voulu par le gouvernement sous l’égide de Fleur Pellerin
2- les prêts rémunérés de particuliers à particuliers ou de particuliers à entreprise : ils sont limités à 300 000 euros par projet ou 300 par souscripteur
3- le financement participatif en equity : il s’agit d’un investissement dans le capital de l’entreprise de la part de petit business angels intéressé par des entreprises à fortes croissance
Le crowdfunding est très intéressant et permet de financer des pépites, d’aider des jeunes, etc. mais Ulule… 90% des projets sont inintéressants (je ne dis pas que tous les projets sur Kickstarter sont intéressants), mal présentés et les « cadeaux » cheap… La plupart des auteurs semblent dépassés et surfent sur la vague de buzz généré… Le must reste quand un étudiant d’une grande école de cinéma souhaite financer son court-métrage de fin d’année…
Par contre je trouve très intéressant que des jeunes souhaitent relancer la mode made in France !
Mon cher Romain anonyme
il semble que vous n’ayez pas bien compris le crowdfunding et sa vocation, ce n’est pas grave. 63 % des projets sur Ulule se financent, ce qui montre qu’ils ne sont inintéressants qu’à vos yeux, et qu’ils trouvent les communautés auxquelles ils s’adressent pour les aider à avancer dans leurs projets, quels qu’ils soient, et sans jugement de valeur.
Et nous sommes très heureux que les étudiants en cinéma parviennent à financer leurs premiers court-métrages chez nous, mettre le pied à l’étrier à des jeunes est une vocation qui nous va très bien, et que l’on complète aussi en finançant des projets comme Noob, qui reste le record en Europe. Et creuser un peu plus sur Kickstarter, et derrière de très belles locomotives vous verrez aussi le nombre de projets « inintéressants » financés, sachez par exemple que le montant moyen des projets financés est le même que sur Ulule.
A bientôt pour développer votre projet ?