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L’Allemagne a présenté mardi « Gaia-X », un projet de « cloud européen » soutenu par la France, qui doit permettre à ce continent de s’affranchir de la domination américaine sur le stockage et le traitement des données en ligne. Le projet, développé avec plusieurs grandes entreprises allemandes, vise à la création d’une « infrastructure de données performante, compétitive, sécurisée et digne de confiance pour l’Europe», selon un document du ministère allemand de l’Economie.
« Nous avons du retard» par rapport aux géants comme Google, Amazon ou Microsoft, a jugé la chancelière, Angela Merkel, lors d’un sommet consacré au numérique. « Ce qui me préoccupe le plus est que le traitement de données, industrielles et de consommateurs, est fait en grande partie par des entreprises américaines», a-t-elle ajouté. « Nous entrons dans une relation de dépendance qui n’est pas bonne à long terme».
Les objectifs de Gaia-X: assurer la « souveraineté des données», réduire la dépendance et encourager les innovations en créant un « écosystème d’utilisateurs et de fournisseurs » publics, privés et du monde de la recherche. « Le projet sera développé conjointement avec la France et le soutien (du ministre de l’Economie) Bruno Le Maire», a indiqué de son côté le ministère français de l’Economie dans un communiqué. L’Allemagne propose ainsi la création d’une société coopérative européenne -qui doit définir « les références, les standards et les critères pour les certifications»– dès le printemps 2020, avec un début des opérations envisagé fin 2020.
Des technologies «sécurisées et ouvertes»
Le système, « basé sur les valeurs européennes», doit notamment respecter les normes européennes de la protection des données et utiliser des technologies « sécurisées et ouvertes», précise le ministère. Il doit permettre des synergies et « renforcer la compétitivité» des opérateurs européens. « Pour tous les aspects du numérique, nous devons réfléchir de manière européenne le plus possible», a souligné Mme Merkel.
« Aujourd’hui, nous ne savons pas tout faire». « Je suis convaincu qu’une coopération étroite entre la France, l’Allemagne et d’autres pays européens est nécessaire pour affronter la révolution technologique du XXI siècle», a affirmé M. Le Maire, cité dans un communiqué. Nombre de grandes entreprises allemandes ont participé à l’élaboration du projet, comme l’industriel Siemens, l’éditeur de logiciels SAP, la première banque allemande Deutsche Bank, l’opérateur téléphonique Deutsche Telekom ou encore le premier équipementier automobile Bosch.
La Commission européenne a, de son côté, déjà fait savoir que si elle était « intéressée à découvrir plus en détails l’initiative allemande», « tout projet de ce type devra être conforme aux règles de l’UE en matière de concurrence et de marchés publics».
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Le fait que la France a essayer et c’est coûter, ça lui met pas la puce à l’oreille à la shleu ? Elle m’insuporte