Vacheron Constantin (Richemont) mise sur la blockchain d’Arianee pour lutter contre la contrefaçon
Si la blockchain a été popularisée par les cryptomonnaies, secteur qui intéresse d’ailleurs Facebook avec son projet Libra, elle intéresse de plus en plus d’entreprises en dehors de la sphère financière qui l’apprécient pour sa transparence, sa sécurité et son indépendance. Outre les géants de la grande distribution, comme Carrefour qui mise sur la blockchain d’IBM pour améliorer la traçabilité de ses produits alimentaires, cette technologie de stockage et de transmission d’infirmations commence également à séduire les acteurs de l’industrie du luxe.
Parmi eux, Vacheron Constantin, maison horlogère suisse détenue par le groupe Richemont, numéro deux mondial du luxe derrière LVMH, vient de s’allier avec Arianee pour assurer une meilleure traçabilité de ses montres et donc lutter contre la contrefaçon. Cette certification digitale est testée depuis le 15 mai dernier sur les montres de la collection «Les Collectionneurs». Rien que dans l’Union européenne, la contrefaçon coûte 60 milliards d’euros par an, selon l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). «Par la sécurisation via la blockchain, nous pouvons dorénavant suivre nos produits tout au long de leur vie et communiquer avec leurs propriétaires sans leur demander de compromettre leur anonymat», indique Angela Au-Yeung, Chief Digital Officer de Vacheron Constantin. A plus large échelle, la filiale du groupe Richemont étudie également la possibilité de créer un protocole standard de certification digitale des objets pouvant être utilisé par l’ensemble des acteurs du luxe.
Une identité digitale infalsifiable et transférable pour un objet physique
Concrètement, au moment de l’achat d’une montre fabriquée par la maison horlogère suisse, un token non-fongible représentant l’objet est délivré par la marque pour l’enregistrer sur le protocole Arianee et ainsi lui octroyer une identité digitale qui soit infalsifiable, pérenne, sécurisée et transférable. Stocké dans un wallet digital, ce token permet non seulement à son propriétaire d’assurer la pièce, de la déclarer perdue ou volée, et de partager ou faire la preuve de sa propriété, mais aussi de transférer ce «passeport numérique» d’un propriétaire à l’autre et de créer un lien anonyme entre le propriétaire et la marque.
Lancé en 2017 par plusieurs figures de l’industrie du luxe et de la blockchain, à l’image d’Alexandre Cognard et Christian Jorge, fondateurs de Vestiaire Collective, et de Frédéric Montagnon, co-fondateur de LGO (ex-Legolas Exchange), Arianee, qui opère sous le statut d’association loi 1901 à but non-lucratif, mise sur la blockchain pour convaincre les concurrents d’une même industrie à s’unir autour d’un même système d’information. Et ceci dans un but : délivrer à leurs clients un certificat d’authenticité des produits qu’ils fabriquent. De cette manière, un objet qui ne serait pas enregistré dans la blockchain serait alors tout de suite reconnu comme faux.
Le caractère décentralisé de la blockchain et le statut d’Arianee doivent contribuer à gagner la confiance des grandes marques de luxe, qui se méfient des GAFA et de leurs systèmes centralisés pouvant nuire à la neutralité d’un tel dispositif. Pour créer l’identité digitale d’un objet, les marques doivent simplement s’acquitter d’un token issu de la cryptomonnaie spécialement dédiée, l’Aria.
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