Valérie Dassier, responsable du digital de Comptoir des Cotonniers: «l’internationalisation est un sujet»
Ancienne entrepreneuse, Valérie Dassier dirige depuis cinq ans la stratégie marketing et digital pour les marques Comptoir des Cotonniers et Princesse tam.tam. Née en 1973, elle a pour l’instant effectué l’essentiel de sa carrière dans la distribution. A son équipe, elle est partie de 0 en 2010. Rencontre.
FrenchWeb: Quel a été votre parcours avant d’accéder à ce poste ?
Valérie Dassier: Je sors d’une école de commerce, j’ai fait l’EDHEC, puis j’ai travaillé douze ans dans la distribution au Bon Marché (LVMH), cela a été ma première étape. J’ai ensuite basculé dans le Web en créant ma propre structure: j’ai lancé un site qui s’appelle Jaimeladeco.com. J’ai été entrepreneur pendant quatre ans, ça a été une extraordinaire aventure et puis je me suis réorientée en rentrant dans un grand groupe japonais, Fast Retailing, qui détient les deux marques (Comptoir des Cotonniers et Princesse tam.tam, ndlr) et je suis depuis cinq ans dans ce groupe, à ce poste.
Qu’avez-vous mis en place avec votre équipe depuis 5 ans ?
Quand je suis arrivée, j’avais carte blanche. Ma mission était de refaire ce que j’avais fait à mon compte pour les deux marques. Nous avons reconstruit le site from scratch. Il y a eu toute une démarche d’e-commerce classique mais qui a porté ses fruits puisqu’on est passé globalement de 0 à un peu plus de 35 millions de chiffre d’affaires aujourd’hui.
D’autre part, mon rôle a été de faire avancer la révolution digitale dans ces deux sociétés, faire comprendre le bien-fondé de notre action aux équipes de ventes – qui avaient le sentiment que l’e-commerce était une concurrence – a été un gros challenge.
L’objectif à présent est aussi d’aller sur l’innovation. Chez Comptoir, nous avons lancé l’année dernière le fast shopping. Nous travaillons actuellement sur celui de Princesse tam.tam.
[sc_embed_player_template1 fileurl= »http://frenchweb.fr/wp-content/uploads/2015/07/Valerie-dassier-1.m4a »]Comment l’équipe digitale que vous dirigez est-elle composée ?
Une trentaine de personnes travaillent sur le digital purement pour les deux marques. Il s’agit de professionnels de l’e-commerce, du CRM, des réseaux sociaux, etc. C’est une équipe multi-disciplinaire, cela va de l’expert en acquisitions au content manager en passant par le web merchandiser, la personne qui s’occupe des shootings, la logistique… Cela a été une vraie décision au départ d’internaliser les métiers. Nous sommes une petite entreprise, quasi autonome, et nous allons chercher à l’extérieur des compétences, des expertises ou des développements techniques que nous ne pouvons assurer en interne. Bien que l’objectif soit de gérer un maximum de choses en interne.
Quel est le budget que vous gérez sur 2015 ?
C’est confidentiel.
Quelles sont les prochaines échéances ? Que comptez-vous mettre en place à la rentrée ?
Le premier gros sujet est l’internationalisation des deux marques. Pour l’instant, le site de Comptoir est en cinq langues, celui de Princesse tam.tam en quatre. Nous avons lancé le site japonais il y a un an et demi et cela va continuer.
Le second gros sujet c’est – au delà du digital – de rassembler l’ensemble des dynamiques de l’entreprise et de la chaîne de valeur pour pouvoir créer ce que l’on appelle le seamless retail, à savoir le parcours le plus fluide possible pour la cliente, quel que soit le point de contact que l’on a avec elle. C’est la priorité de beaucoup de retailers aujourd’hui. Nous sommes épaulés par le groupe à ce sujet et nous avons envie d’être assez novateurs sur cette faculté à mettre en place en boutique un système unique pour répondre à toutes les préoccupations des clientes. Cela nous motive beaucoup en ce moment.
Concrètement, techniquement, quels sont les nouveaux outils à développer ?
Aujourd’hui il y a des experts sur le POS (point-of-sale, ndlr), sur les sites e-commerce et autres, mais quelle est la solution capable d’avoir une réponse totalement transverse ? Elle n’existe pas ! Nous faisons partie des distributeurs qui se disent « n’a-t-on pas intérêt à la créer? » et ce sur quoi nous travaillons.
[sc_embed_player_template1 fileurl= »http://frenchweb.fr/wp-content/uploads/2015/07/Valerie-dassier-2.m4a »]En dehors de vos fonctions, quels sont vos loisirs ?
Mon loisir principal c’est mon boulot parce-que globalement j’y passe beaucoup de temps ! Je suis maman de deux garçons avec qui je passe aussi pas mal de temps pour les épauler dans leurs études. Ce sont deux grands sportifs, deux grands dynamiques, cela me prend pas mal d’énergie. Au delà de ça, j’ai une passion: la décoration. Je décore et re-décore souvent ma maison. Peindre est ma manière de me vider la tête.
Avez-vous un modèle? Une personne dont le parcours vous a marquée ?
Il y a une personnalité que j’admire particulièrement: c’est Steve Jobs. J’ai lu à peu près tout ce qui s’est écrit sur lui et j’adore ce personnage tout en contraste, cette capacité à réinventer le monde. C’était un grand bonhomme.
C’est qui me motive c’est avant tout la création et l’innovation. J’essaie systématiquement de ne pas reproduire, même si cela fatigue un peu mes équipes !
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