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«Vous aussi vous avez peur de la 4ème révolution?»

Même si le refus et le rejet prennent souvent leur source dans la méconnaissance, la peur du changement voire même l’inconsistance, il est parfois étonnant de refuser une évolution en marche sans tenter d’en retirer des opportunités et d’en comprendre les mécanismes.

Je pensais pourtant que «le bon sens était la chose du monde la mieux partagée». Je me rends compte que cela s’échoue souvent sur des principes et des idées préconçues.
C’est une véritable révolution industrielle qui bouleverse tous les niveaux : de notre façon de penser, notre manière de vivre à des gestes plus anodins comme réserver un taxi ou une chambre d’hôtel. Ces changements, quoi qu’on en dise, ont été adoptés par le plus grand nombre. Le succès de ces nouveaux acteurs en est la preuve indiscutable et ils ne déclencheraient pas autant de réactions.

Mais il est souvent plus facile de porter les formules, les idées qui s’écoutent bien plutôt que d’en apporter un sens critique ouvert sur un autre possible. Déconstruire ce que d’autres disent est très difficile car c’est prendre le risque de poser les bonnes questions et de sortir de cette torpeur bien française héritée semble-t-il de la Révolution française.

Et pourtant cette évolution sur tous les fronts n’apporte-t-elle pas au plus grand nombre des services, des biens, des expériences que rien n’offrait auparavant ?

Amazon n’a-t-il pas apporté la possibilité de lire des ouvrages qu’un libraire au fond de la Corrèze n’aurait même pas imaginé l’existence ? N’a-t-il pas poussé les libraires à se réinventer ? Wikipedia a sûrement fait plus de dégâts chez ces mêmes libraires.

Les psalmodiants de cette révolution industrielle en marche ne sont-ils pas tout simplement victimes de celle-ci. Nous pouvons lire fréquemment des arguments comme «c’était mieux avant» ou «les gros vont manger les petits».
Certains y voient partout l’oeil d’une forme de libéralisme à outrance et d’une finance dévorante. D’autres pensent que nous serons asservis à une robotisation et à l’intelligence artificielle qui vont prendre notre emploi.

Doit-on alors lutter contre cette évolution ou l’accompagner en l’orientant vers plus de création que de destruction de valeur ?
Ce réflexe de refuser la nouveauté, de s’enfermer sur des acquis, d’avoir peur de perdre plus qu’à gagner, fait fortement penser à ceux qui ont cassé la machine à intégration. Des peurs primaires motivant plus le rejet que l’ouverture.

Klaus Schwab, fondateur du World Economic Forum, prévient que de toute façon «la transformation de l’économie ne fera que s’accélérer».

La transformation numérique, l’impression 3D, le Big Data, les drones,  les MOOC… Tout cela va effectivement bouleverser les fondements de notre société. Le marché du travail va sûrement être de plus en plus impacté avec de la destruction d’emplois, surtout dans l’intermédiation, dans des secteurs qui créent le moins de valeur, comme les secteurs administratifs et bancaires, sur des postes répétitifs et peu intellectuels. Ils seront très certainement remplacés par une forme d’automatisation, de robotisation.
Mais permettre à une personne de ne plus traiter des documents papier pour l’affecter à une mission, renforçant une relation client dédiée par exemple, doit être le scénario à élaborer.

C’est un processus déjà constaté lors des précédentes révolutions industrielles. Des agriculteurs sont venus sur le secteur industriel, puis du secteur industriel vers les services. Ensuite, de grands secteurs permettront d’imaginer les emplois de demain qui n’existent pas encore aujourd’hui. L’éducation et le secteur social représentent un formidable potentiel de création de valeur encore sous-exploré. Ces secteurs vont également apporter l’opportunité de créer des emplois nouveaux et des formes nouvelles d’emploi.

Ce CDI issu des Trente Glorieuses fera figure de vestige de la précédente révolution industrielle. Cette protection artificielle, de moins en moins tenable, laissera place à d’autres opportunités et à une autre façon de penser notre place dans la société. Cela fera partie d’une vision que nous n’avons pas encore aujourd’hui. Mais des signaux de moins en moins faibles apparaissent et provoquent des réactions parfois violentes. Ce seront encore une fois les événements et les transformations de notre société qui s’imposeront à nous. Nous en comprendrons ensuite les opportunités et les risques. Car ce n’est pas nous qui allons changer le monde, c’est bien lui qui va nous changer. Il nous faut donc adopter une vigilance et prendre une distance pour sortir de la réaction à chaud dans laquelle nous vivons quotidiennement. Mais la vigilance ne devrait pas signifier l’opposition systématique.

Il y a pourtant à gagner en remontant dans la chaîne de valeur. Pourquoi ne pas offrir à chacun de nous, par exemple, la possibilité de produire une électricité et de devenir ce «prosommateur» autonome, économe et aussi créateur d’une valeur. Développer cela, c’est accélérer des transformations : EDF devra-t-il faire évoluer son métier ? Il est certain qu’une frange défilera pour lutter aussi contre cette évolution et défendre des acquis d’un autre temps.

L’Etat a sa part de responsabilité car il est en fait dépassé par la rapidité à laquelle la transformation s’opère. La population française dans sa majorité comprend peut-être mieux, intuitivement, l’intérêt de ces changements. Mais l’Etat est de moins en moins l’expression du peuple. Il est plus la voix des influences corporatistes et lobbyistes. L’Etat français agit plus en réaction qu’en anticipation. Il n’y a qu’à voir ces lois qui viennent se greffer aux codes sans pour autant avoir une vision de long terme. Pourtant, «gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte (Émile de Girardin, La politique universelle, 1852)».

Alors, évolution ou régression ? Peur ou courage ? Rejet ou ambition ?

A nous tous de choisir.

Billet initialement publié sur Créer Gagner.

Franck BrunetAvec plus de 15 ans de développement de business, principalement sur le Web, Franck Brunet est un passionné d’innovation et de stratégie au sein d’équipes de haut niveau. 

Aujourd’hui, il conseille et accompagne les entreprises, en France et à San Francisco, à trouver et à aborder les opportunités de marché, définir la stratégie et mettre en place une démarche d'intelligence économique et de transition numérique.

Crédit photo: Fotolia, banque d'images, vecteurs et videos libres de droits
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4 commentaires

  1. La première partie de l’article est incompréhensible… Avouez, elle a été générée par une IA?! ;-)

  2. incompréhensible !? C’est pourtant clair et très intéressant.

    Alexandre Pillon, votre commentaire est certainement « A » et il manque le « I »

    1. Philippe, je partage votre point de vue sur ce commentaire

  3. Merci Franck BRUNET pour cet article. Une belle vision pour cette rédaction !
    A lire et à partager !
    Dan

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