VTC: quelles voies de diversification ?
La loi régissant l’activité des taxis et des VTC doit être votée ce mardi à l’Assemblée nationale en deuxième lecture, puis examinée mercredi après-midi par la Commission du développement durable. Le nombre d’acteurs présents sur le marché français a progressivement augmenté depuis un an. Autant dire que le contexte, à la fois législatif et concurrentiel, dans lequel évoluent les sociétés de Véhicules de Tourisme avec Chauffeurs (VTC) a largement évolué depuis quelques mois.
Pour remporter des parts de marché et voir ainsi leur chiffre d’affaires progresser, les VTC misent non seulement sur l’extension de leur réseau – Uber se lance par exemple ce mardi à Toulouse, Nice et Bordeaux -, mais mettent aussi peu à peu en place des stratégies de diversification. Une diversification en réponse aux problèmes rencontrés par les acteurs du transport privés, en Europe et aussi aux USA. Trois options sont désormais envisagées, voire testées par les VTC:
- Les déplacements professionnels: Chauffeur-Privé et Allocab ont par exemple conclu des partenariats exclusifs avec des entreprises privées pour assurer les déplacements professionnels de leurs salariés. «Au moins, on a un contrat et c’est pérenne» s’exclame Yanis Kiansky, le PDG cofondateur d’Allocab (500 chauffeurs affiliés dans 12 villes françaises). La société a notamment conclu des contrats avec un constructeur automobile français, un conglomérat de médias, et assure également le service de transport de voyageurs porte-à-porte de la SNCF (proposé entre le domicile et la gare de départ ou d’arrivée). Yan Hascoet, cofondateur et PDG de Chauffeur-Privé (au moins 1600 chauffeurs affiliés principalement en Ile-de-France et sur la côte d’Azur), confirme lui aussi ces partenariats: «Nous avons passé des contrats avec des cabinets d’avocats, des groupes du CAC 40», précise-t-il.
- L’organisation de covoiturage: Début août, Uber et Lyft (uniquement disponible outre-Atlantique) annonçaient que leurs clients allaient pouvoir partager un VTC avec un autre voyageur souhaitant effectuer le même trajet, via leurs applications UberPool et Lyft Line. Un moyen de convaincre ceux d’entre eux soucieux de faire des économies tout en bénéficiant d’un service de ce type. Ce mardi 16 septembre, c’est au tour de la start-up américaine Sidecar d’annoncer une levée de fonds de 15 millions de dollars, auprès des fonds Union Square Ventures et Avalon Ventures. Celle-ci doit servir à soutenir l’activité de mise en relation des voyeurs et des chauffeurs (particuliers), après que la start-up ait carrément mis de côté son activité de VTC classique de départ.
- Le transport de marchandises: A New-York, Uber a mis en place depuis avril dernier un service de coursiers à vélo, pour la livraison de plis et de colis. Une façon de prendre de l’avance sur des services que les taxis n’assurent pas. De quoi donner des idées? «Le transport de marchandises est en projet, cela devrait être mis en place vers la fin du premier trimestre 2015» confie Yanis Kiansky. Chez Chauffeur-privé, ce n’est pas pour tout de suite: «c’est évident qu’il y a quelque chose à faire de ce là mais ce n’est pas à l’ordre du jour, on doit déjà assurer un service en croissance de 5% par semaine» se targue Yan Hascoet. Les VTC candidats au transport de marchandises devront néanmoins se frotter à la législation en vigueur dans ce domaine. Pour pouvoir se présenter en tant que transporteur de biens en France, il faut être inscrit au registre des transporteurs.
Lire aussi:
>> Loi Thévenoud : comment les VTC comptent réagir pour sauver leur activité
Crédit photo: Fotolia, banque d’images, vecteurs et videos libres de droits