WEBFORCE3, les bons chiffres font les bons amis:

Suite à notre breaking news sur WEBFORCE3, son repreneur Anthony Brice, dirigeant de GROUPE 39 apporte ces précisions quant à la situation de l’entreprise:

“Web Force 3, fondé par Alain Assouline, qui a quitté l’entreprise suite à la reprise par le Groupe 39 fin mai 2023, a obtenu du tribunal, la poursuite de la période d’observation.

En effet, celle-ci a été placée en redressement judiciaire mi-juin 2023, après la découverte d’un passif plus important que prévu avant la cession à 39 holding ainsi que l’absence de chiffre d’affaires (sensé être de 12 millions, mais avoisinant finalement les 2 millions). Depuis juin 23, elle est donc en période d’observation. Aucun changement n’est intervenu sur le sujet depuis le 15 juin.

Le tribunal a engagé, aux côtés de 39 holding, un plan de cession de WEB FORCE 3. C’est dans ce cadre-là que la poursuite de la période d’observation a été acté le 7 décembre dernier.

Le plan de cession, dont la période des offres est terminée, sera acté le 11 janvier par le tribunal. Sont engagés dans ce plan de cession, 4 structures, dont celle du dirigeant de 39 holding. La sérosité des offres est variable pour le moment. Les offres ne seront cependant définitives que peu de temps avant le jugement, laissant alors le temps à chacun d’étudier plus en détail la structure afin d’améliorer ou retirer leur offre de reprise.

Par ailleurs, les difficultés évoquées dans le précédent article ne sont pas partagées par le dirigeant actuel, mais par des sources externes.

La structure se tient à la disposition des repreneurs potentiels, bien que le dirigeant soit lui-même à l’origine d’une offre de reprise.”

L’Europe Adopte l’IA Act

L’Union européenne a passé historique en adoptant le 9 décembre, L’IA ACT, législation pionnière sur l’intelligence artificielle après un marathon de 3 jours et nuits de négociations. L’IA Act catégorise les usages de l’IA en 4 niveaux de risque, interdisant certains usages à haut risque comme le « social scoring ». Le texte vise à garantir la sécurité, la transparence et les droits fondamentaux, tout en stimulant l’innovation.

Des précautions particulières seront exigées dans des domaines sensibles comme la santé et l’éducation. Les startups européennes bénéficieront d’un environnement propice au développement, avec des règles claires et un accès aux données et à la puissance de calcul. L’accord politique, fruit de 4 ans de négociations, est perçu comme un équilibre entre les libertés fondamentales et le progrès technologique.

Avec l’IA Act, l’Europe se positionne en avance dans la réglementation de l’IA, offrant un modèle pouvant inspirer d’autres pays et continents.

(Pour en savoir plus, lire notre article : L’IA Act européen : un modèle réglementaire innovant pour l’Intelligence Artificielle)

Interdiction européenne de la publicité comportementale sur les plateformes Meta

Le Comité européen de la protection des données (EDPB) a décidé d’interdire à META, société mère de Facebook et Instagram, de traiter les données personnelles pour la publicité comportementale. Cette décision, annoncée le 7 décembre, s’inscrit dans le cadre du RGPD.

L’EDPB, regroupant les régulateurs de la protection des données de l’UE, réagit à la suite d’une interdiction temporaire de 3 mois mise en œuvre en Norvège début août. Malgré cette mesure, Meta a continué ses activités de publicité comportementale, violant ainsi le RGPD. Pour contrer cette pratique, Meta a introduit des abonnements payants permettant aux utilisateurs de l’UE de choisir de ne pas recevoir de publicité ciblée. Toutefois, des plaintes ont été déposées contre ce modèle de « paiement ou consentement ».

La présidente de l’EDPB, Anu Talus, souligne que le contrat n’est pas une base légale appropriée pour le traitement des données par Meta à des fins publicitaires. Cette décision fait écho à une précédente décision de l’EDPB et aux préoccupations de l’autorité irlandaise de protection des données.

La French Tech à la Bourse de Paris : décélération en cours

Sauf miracle, l’objectif fixé de Jean-Noël Barrot, ministre délégué en charge du numérique, en novembre 2022, de 10 LICORNES FRANÇAISES (donc, des entreprises valorisées à plus de 1 milliard d’EUR) introduites à la Bourse de Paris en 2025, ne sera pas atteinte. 2 voire 3 startups pourront y figurer tout au plus. Le retournement de marché, marqué par un ralentissement du financement pour les startups a tout changé. En 2021, 124 sociétés tech ont fait leur entrée au Nasdaq, contre seulement 6 en 2023. 12 mois plus tard, la réalisation de cette promesse semble compromise. Les experts estiment qu’il faut un processus de 12 à 18 mois pour préparer une entreprise à entrer en bourse, et pronostiquent seulement deux ou trois introductions d’ici 2025.

Pour soutenir cet objectif, le gouvernement a déployé des mesures financières et réglementaires, notamment une enveloppe d’un milliard d’euros via Bpifrance et la Caisse des dépôts, ainsi qu’une initiative à Bruxelles pour simplifier les formalités administratives. L’État envisage également d’introduire des actions à droit de vote multiple et le principe des doubles cotations. Cependant, le chemin est parsemé de défis. Les entreprises technologiques françaises, comme Doctolib et Manomano, qui ont levé d’importants fonds entre 2021 et 2022, ne semblent pas pressées de s’introduire en bourse. De plus, les récentes performances décevantes de certaines entreprises françaises en bourse, telles que Deezer et OVH, rendent les investisseurs prudents.

Paul Midy, député Renaissance, souligne que la réussite de quelques introductions pourrait stimuler le secteur. Pour cela, il est nécessaire que les startups atteignent un équilibre entre croissance et rentabilité, et que les valorisations des entreprises soient ajustées. Un travail de longue haleine est requis pour préparer le terrain pour des introductions en bourse réussies en France.

SoLocal : Le début de la fin ?

Opération presque impossible pour Cédric Dugardin, nouveau DG de SOLOCAL, arrivé à la tête de l’entreprise la semaine dernière. Avec 2300 employés, il s’agit de la 4e restructuration financière de Solocal en 8 ans. L’entreprise, autrefois connue sous le nom de Pagesjaunes et aujourd’hui spécialisée dans le marketing digital pour les PME, est en crise : sa valeur boursière a chuté de 99,4 % en 5 ans, atteignant seulement 11,3 millions d’euros.

Cette situation critique est exacerbée par une dette de 240 millions d’EUR et une croissance stagnante. Malgré des négociations difficiles avec les créanciers pour repousser les échéances de la dette, l’entreprise peine à se redresser. Dugardin reconnaît la complexité de la situation, soulignant la nécessité d’adresser des défis majeurs pour assurer la pérennité de Solocal. L’entreprise, qui avait échappé de peu à la faillite après la pandémie, prévoit un chiffre d’affaires de 357 millions d’EUR pour 2023, en baisse par rapport à 2022. Elle subit également la pression d’un environnement concurrentiel intense, en particulier face à des géants comme Google et Meta.

Solocal perd des clients et est critiquée pour avoir manqué plusieurs tournants stratégiques. Autrefois en possession d’actifs de valeur, elle a été devancée par des acteurs émergents. Des tensions internes, notamment entre syndicats et direction, entravent également son évolution. Face à ces défis, Dugardin envisage de se concentrer davantage sur la plateforme Pagesjaunes et d’investir dans l’intelligence artificielle. Bien qu’aucun plan social ne soit prévu, l’entreprise explore différentes options, y compris une augmentation de capital ou l’accueil d’un nouvel actionnaire, pour financer ses projets. La situation reste précaire, et l’avenir de Solocal terriblement incertain.

EN BREF

NUMBERS

Ceux des tiers-lieux

On les appelle fablabs, makerspace, hackerspaces, living labs ou espaces de coworking. Ces espaces multiples à dominante tech jouissent d’une importante vitalité en France depuis plus de 15 ans. Le GIP France Tiers-Lieux en dresse un panorama renouvelé pour 2023. En France, LES TIERS-LIEUX se développent rapidement, avec 3 500 espaces, dont un tiers en milieu rural. Ces lieux emploient directement 24 727 personnes et hébergent 50 000 structures économiques. Ils générent 882 millions d’EUR de chiffre d’affaires, soit 3 fois plus qu’en 2021.

Ils jouent un rôle notable dans la formation professionnelle, ayant accueilli 400 000 personnes en 2023. Environ 16% de ces espaces offrent des services publics, et 44% sont engagés dans la fabrication locale. Ces données soulignent l’importance des tiers-lieux dans l’innovation territoriale et la cohésion sociale en France malgré les difficultés inhérentes à leur modèle économique avec un chiffre d’affaires provenant à 49% de subventions publiques.