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XXII lève 22 millions d’euros auprès de 574Invest, BPI France et Kima Ventures

AFP

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La start-up XXII, spécialiste de l’analyse en temps réel des images des caméras de surveillance, a levé 22 millions d’euros, signe de l’essor de ce secteur de la vision par ordinateur (« computer vision ») couplée à l’intelligence artificielle (IA).

La banque publique d’investissement Bpifrance, aux côtés des fonds d’investissement de la SNCF (574 Invest), du groupe Colas et de Xavier Niel (Kima Ventures), misent sur cette société créée par William Eldin, ex-associé de Coyote (avertisseurs de radars).

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Sa technologie extrait des informations en temps réel des centaines de millions de caméras de surveillance existantes, avec une étendue de possibilités qui inquiète les défenseurs de la vie privée.

XXII, qui propose des logiciels sur abonnement aux collectivités et aux entreprises, s’appuie sur les caméras déjà installées. « Il y en a partout. La Tour Eiffel a environ 900 capteurs, un stade 300 à 500, un restaurant 15 à 50, une station-service 15 à 30, une école 20 ou 30. Mais leurs images ne sont regardées qu’à 0,01%. Nous apportons de la valeur à ces 99,99% », fait valoir William Eldin.

« Le cœur de notre expertise est le tracking (suivi, NDLR) non biométrique, excluant la reconnaissance faciale et l’identification, interdites en France. On peut détecter et suivre des objets mais aussi des personnes grâce à leurs vêtements ou accessoires, à des fins de sécurité ou pour l’excellence opérationnelle », selon le fondateur de XXII.

Pour une collectivité, ces algorithmes peuvent réguler l’éclairage public en fonction du passage, évaluer le remplissage des poubelles ou alerter si une personne présente un comportement suicidaire sur un pont.

Dans les lieux privés, les « caméras augmentées » peuvent détecter des clients qui attendent trop longtemps d’être servis, compter les passages aux toilettes pour programmer leur nettoyage ou avertir si un enfant s’approche seul d’une piscine.

Déjà largement utilisée, grâce à la disponibilité de modèles entraînés sur de grandes quantités d’images, la vision par ordinateur est l’une des branches de l’IA les plus dynamiques. Son marché devrait plus que doubler d’ici à 2028, à 45,7 milliards de dollars, selon le cabinet MarketsandMarkets.

En France, la vidéosurveillance algorithmique dans l’espace public, ni autorisée, ni interdite, se développe dans un certain flou juridique, avec pour seul garde-fou le règlement sur la protection des données personnelles. Sur la voie publique ou dans les stades, une expérimentation temporaire sera autorisée par la loi olympique, en cours d’examen au Parlement, notamment pour surveiller les mouvements de foule.

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