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Yanis Kiansky (Allocab): «Le gouvernement signe une loi anti-VTC qui défend les intérêts corporatistes»

Réforme de la formation VTC, disparition du statut Loti… Les sénateurs se penchent ce mercredi 19 octobre sur la loi Grandguillaume, après l’adotion en première lecture à l’Assemblée nationale le 20 juin dernier. Ce texte de loi a pour but de régulariser l’accès à l’emploi dans le secteur des VTC, en supprimant notamment le statut LOTI.

De nombreux acteurs du secteur (Uber, Chauffeur-Privé, Snapcar ou Allocab) alertent sur les conséquences de cette loi en terme de croissance économique. Yanis Kiansky, le fondateur d’Allocab, détaille ici pourquoi il est contre ce projet et les impacts que ce durcissment pourrait engendrer.

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Frenchweb: Pourquoi n’êtes-vous pas favorable à la loi Grandguillaume?

Yanis-Kiansky-2016Yanis Kiansky, fondateur d’Allocab: A l’heure où la «transformation numérique» se propage dans l’ensemble des secteurs d’activité, la loi GrandGuillaume s’apprête à freiner la révolution digital dans le secteur de la mobilité. Cette loi résolument anti-VTC s’apprête même à détruire 10 000 emplois!

Pour mémoire, ce projet de loi fait suite aux violentes grèves des taxis début 2016. Le texte ne fait aucun doute, le gouvernement signe une loi anti-VTC, qui défend les intérêts particuliers et corporatistes des taxis, au détriment de l’intérêt général et de l’emploi.

Cette loi passe d’ailleurs en procédure d’urgence. Y a-t-il vraiment urgence? N’y a-t-il pas plus urgent que légiférer contre un secteur innovant, en forte croissance, et créateur de 15 000 emplois ces 3 derniers années?

 

Pourquoi la suppression du statut Loti peut-elle engendrer des destructions d’emplois?

La loi prévoit d’interdire des véhicules LOTI (ndlr loi votée en 1982, véhicules qui ne peuvent pas prendre qu’un seul passager) de moins de 10 places dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants… Une mesure alambiquée et ubuesque signant simplement la fin des LOTI, au nombre de 10 000 sur tout le marché.

Avec les conditions d’accès au métier de VTC qui se complexifient la transition des chauffeurs LOTI est impossible et ce sont des milliers d’emplois qui vont être supprimés, des centaines d’entreprises qui vont mettre la clé sous la porte et tout un pan de l’économie lié à la mobilité qui va aller au tapis!

 

Quels impacts ce durcissement de la loi peut-il avoir sur l’économie des start-up du secteur?

Elle veut restreindre l’accès à la profession et enfermer des start-up françaises innovantes en pleine croissance comme AlloCab dans un système de régulation et de réglementation. La loi va stopper net leur développement voire en conduire certaines à la faillite.

L’acteur américain restera, lui, debout, mais les jeunes startups françaises vont mourir sous le poids de la réglementation, alors que la France pourrait créer un champion de la mobilité urbaine!

 

Quelles seraient les alternatives possibles à cette loi?

Il faut reprendre le débat dans un climat apaisé et équilibré, sans doute après les élections de 2017. Et sans procédure accélérée. Il est important de prendre son temps pour qu’il y ait un vrai débat législatif.

 

Pourquoi cette loi va t-elle à l’encontre de l’intérêt général?

Il faut tout d’abord se rappeler que les VTC ont été créés car les taxis ne répondaient pas à la demande ni en terme de disponibilité ni en terme de niveau de qualité attendu par le client. Avec cette loi, le nombre de chauffeurs nécessaires pour remplacer les chauffeurs arrêtant le métier risque de ne pas être atteint (il faut 2000 nouveaux chauffeurs par an environ). Il n’y aurait donc moins de disponibilité sur la plateforme Allocab. Le temps d’attente augmenterait et mécaniquement le prix de la course également. Evidemment cela va à l’encontre des clients et de l’intérêt général.

Voici les causes de la difficulté d’accès au métier de chauffeur:

1/ Limitation de la fréquence des examens à 1 par mois

2/ Nécessité d’avoir une épreuve pratique (alors que l’on n’est pas capable d’organiser les examens pratiques pour passer le permis de conduire sans devoir attendre plusieurs mois en moyenne)

3/ Organisation des examens par les Chambres des Métiers et de l’Artisanat (!!) (alors qu’un des métiers les plus représentés dans ces chambres est le Taxi, et à contrario, très peu de VTC qui n’ont pas le statut d’artisan)

4/ Des questions de l’examen absolument incroyables comme par exemple: historiquement, «l’ère victorienne» désigne-t-elle «une période de conquête de la France en Grande-Bretagne», «une période de victoires militaires de la Grande-Bretagne en Europe», «l’époque du règne de la reine Victoria au Royaume-Uni»…

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Un commentaire

  1. La France se ridiculise une fois de plus en prétendant tout réglementer, en fait à l’instigation de quelques corporatistes soucieux de préserver leurs avantages.
    Quand on pense que c’est avec nos impôts que sotn payés les ronds de cuir qui pondent ces lois et réglements, ça fait mal.

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