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Assiste-t-on à la fin de la presse gratuite en ligne ?

Dans un article publié dimanche dernier, le site canadien Lapresse fait état du passage au payant de plusieurs journaux en ligne dans le pays. Le Journal de Montreal, le Journal de Quebec, Québecor Media, ou encore le National Post, tous ont au moins une partie de leurs contenus payante.

Mais pourquoi passer au payant? Pour Pierre C. Belanger, la gratuité des journaux en ligne n’a plus de sens: «Les sites web des journaux n’ont plus rien à voir avec le journal qui atterrit sur notre balcon le matin, affirme-t-il. Ce sont de véritables salles de nouvelles en continu, des carrefours d’information qui offrent aussi bien des textes que des vidéos, des baladodiffusions, des galeries photo, etc. Sans compter l’engagement de la rédaction avec les lecteurs dans les réseaux sociaux. Bref, on en donne beaucoup, et c’est normal de payer pour y avoir accès.»

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Les journaux doivent aujourd’hui pallier aux baisses des revenus publicitaires et ne peuvent plus compter uniquement sur la publicité. Ceux qui s’opposent fermement au payant doivent aujourd’hui trouver des alternatives économiques, en proposant des produits dérivés, des formations professionnelles, etc.

Le Wall Street Journal et le Londonien Financial Times sont les premiers à avoir fait le pari du payant, en 1997, en proposant un abonnement d’un certain prix à leurs utilisateurs. Un succès puisque le quotidien américain rassemble rapidement près d’1M d’abonnés pour la modique somme de 79$ par an, tandis que le Financial Times compte en 2007 près de 100 000 abonnés au prix de 120€. Notons cependant que le Financial Times est repassé, 10 ans plus tard, à un modèle semi-payant en proposant 30 articles gratuits par mois à ses lecteurs. Cette perte sur les abonnements est cependant rattrapée grâce aux revenus publicitaires.

Le constat en France

Du côté Français, plusieurs journaux d’info online ont eux-aussi choisi le payant comme modèle économique. Le Figaro, L’Express, le Monde et bien d’autres ont de leur côté adopté une partie « Premium » payante, laissant cependant quelques articles d’actualités disponibles gratuitement sur leurs sites.

Cependant, pour proposer des formules payantes, ces quotidiens doivent offrir un service supplémentaire qui puisse attirer les lecteurs. Comme l’explique Pierre C. Bélanger, professeur au département de communications de l’Université d’Ottawa: «Il faut certaines conditions pour qu’un système payant fonctionne. Le Financial Times et le Wall Street Journal offrent un contenu spécialisé et international. Les gens ne paieront pas pour accéder à des nouvelles générales, à ce que j’appelle «l’abondance de la redondance». C’est ce qui joue contre les médias généralistes. Leur approche basée sur le scoop et la nouvelle de la journée est fragilisée, voire caduque. Aujourd’hui, ils n’ont pas le choix d’imaginer autre chose.»

Par exemple, Le Monde attire des abonnés avec (en plus d’un contenu qualifié) une personnalisation de la page abonné, une application iPad, et une application iPhone et Libération offre l’accès à quinze ans d’archives, ainsi que la possibilité d’avoir accès dès la veille à la construction en ligne du journal du lendemain.

Parmi les pure-players, Mediapart est le seul à s’être lancé dans ce modèle. Il affichait ainsi, fin 2011, 500 000 € de bénéfices pour 55 000 abonnés actifs, et ce, grâce au succès de sa formule payante. Electron Libre, quant à lui, propose depuis le 13 septembre un abonnement payant sur une sélection de contenus (exclusivités, articles de fond, etc.).

 

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3 commentaires

  1. Il aurait été intéressant d’étudier aussi les exemples du NY Times au États-Unis et d’@rret sur images en France. L’offre du NYT, très complète et transplateforme, est incitative, tandis que celle d’@si, plus proche de Médiapart, s’appuie sur la dimension « revendicatrice » de ce média, avec des utilisateurs engagés.

  2. Je me trompe peut-être, mais je croyais que le Figaro était un exemple de réussite dans ce modèle. C’ est vrai qu’ il y a des articles premium, mais ça me paraît plus être une petite diversification des revenus, une fidélisation des lecteurs.
    Il est évident que la presse spécialisée se finance beaucoup plus facilement ( annonceurs de niche ), les exemples de succès sont nombreux.
    Par contre, je suis également persuadé que les lecteurs ne seront pas prêt à payer pour avoir de l’ information généraliste sur internet. Les gens pourront très bien s’ en passer.

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