[#AtelierFW] Comment gérer sa croissance ? Retours d’expérience de Brainsonic, Lengow et PriceMinister
Comment recruter ses talents ? Comment gérer ses équipes ? A quel moment lever des fonds ? Quelle stratégie de croissance externe adopter ? Voici une série de questions abordées sur l’atelier organisé par FrenchWeb dans ses locaux.
Jean-Louis Benard, fondateur et CEO de Brainsonic, Mickael Froger, co-fondateur et CTO de Lengow et Olivier Mathiot, co-fondateur de PriceMinister ont, pendant 1h30, partagé leurs retours d’expérience. Voici une sélection de 10 phrases-clés ou inspirantes sur lesquelles certains pourront se retrouver ou s’appuyer pour construire leur stratégie de développement.
D’après le fondateur de Brainsonic, agence spécialisée dans les médias sociaux et la vidéo, ce n’est pas forcément grave de se retrouver dans une situation de décroissance. Le tout est surtout de se situer dans une dynamique : soit être effectivement sur un trends de croissance soit se concentrer sur une phase de restructuration. D’après lui, c’est l’état d’esprit qui compte. « Il ne faut absolument pas penser qu’on va limiter la casse. Si l’on se positionne dans cette posture à coup sûr on se dirige vers le bas », prévient-il.
« Les plafonds de verre 10, 20, 50 et 100 collaborateurs, constituent des paliers délicats », de Jean-Louis Benard, fondateur et CEO de Brainsonic.
D’après Jean-Louis Bernard, tout l’enjeu est de rendre « scalable » le business développement. Il identifie ainsi plusieurs étapes délicates : « Lorsqu’on passe le cap des 10 personnes, on ne mange plus tous ensemble pour debriefer sur les différentes avancées. Le cap des 20 collaborateurs est, quant à lui, marqué par la mise en place d’un middle management. La barre des 50 salariés doit, elle, être marquée par le développement d’outils de process. Enfin, lorsqu’on atteint le seuil des 100 collaborateurs, on passe à une scalabilité qui concerne aussi le business développement. Le business peut alors être créé sans que les fondateurs ne soient directement liés à cette génération de revenus ».
Selon Jean-Louis Benard, monitorer ses chiffres de croissance est très important. « Identifier un ralentissement de croissance permet d’anticiper et de mettre en place de nouveaux relais de croissance. Si une entreprise se trouve en phase de croissance, celle-ci doit donc s’attacher à veiller au décélèrement de cette croissance. En somme, « l’important reste la dérivée de la croissance », explique le féru d’informatique et de mathématiques.
« Certaines acquisitions se sont révélées totalement superficielles », de Jean-Louis Benard, fondateur et CEO de Brainsonic.
Au total, depuis sa création il y a une dizaine d’années, l’agence Brainsonic a procédé à l’acquisition de quatre structures. « Cela nous a permis de franchir des murs que nous n’arrivions pas à passer avec notre seule croissance organique », explique Jean-Louis. « Toutefois, si certaines acquisitions se sont bien passées, d’autres non » reconnaît-il. Lors d’opération de croissance externe, l’intégration des nouvelles équipes se révèle donc primordiale. Jean Louis Benard conseille d’ailleurs de procéder à des acquisitions par échange de titres plutôt qu’en cash pour impliquer et motiver au plus les équipes concernées. PriceMinster a également dû faire face à des acquisitions délicates donnant lieu à des dispersions managériales. La société a, par exemple, dû revendre le site web « A vendre A louer ».
Fondée il y a 4 ans, la start-up Lengow compte aujourd’hui 53 collaborateurs et dispose de forces commerciales dans 17 pays différents. De 6 salariés en 2010, la société est passée à 16 en 2011, puis à 45 en 2012 et à 53 aujourd’hui. En somme, en l’espace de 15 mois, la société a procédé au recrutement de 32 personnes. « Et 15 postes sont encore ouverts », précise Mickael.
« La cohésion des fondateurs et des équipes dans la croissance est primordiale », de Mickael Froger de Lengow
C’est la dimension humaine qui a été le plus évoquée au cours de ces échanges. D’après Mickael Froger, la transparence, la communication, la formation et l’intégration constituent des éléments clefs dans la croissance d’une entreprise. Toute la difficulté réside dans le recrutement de nouveaux talents. « C’est extrêmement difficile de dénicher des talents en région (ndlr : le siège de la start-up est situé à Nantes). Nous sommes obligés de passer par des cabinets de chasseurs et cela coûte extrêmement cher. La procédure est également très chronophage » reconnaît-il.
Quelques mois après son lancement, la start-up privilégie une levée de fonds d’amorçage au détriment d’un tour de table plus conséquent. Lengow lève ainsi 190 000 euros auprès du fonds Kima Ventures afin de constituer une équipe et de s’installer dans de nouveaux locaux. « Ce qu’on recherchait surtout c’était un véritable accompagnement », précise Mickael.
« Nous sommes passés par une période de serrage de fesses », d’Olivier Mathiot, co-fondateur de PriceMinister Rakuten
De nombreuses startups doivent faire face à des moments de crise, de remise en question et de doutes. A titre d’exemple, après avoir levé une première fois des fonds, PriceMinister se retrouve à la fin de l’année 2001 dans une période « de serrage de fesse » où les co-fondateurs ont dû convaincre les investisseurs d’injecter, une nouvelle fois, des fonds pour éviter la cale sèche. Après une période d’expansion, PriceMinister se retrouve confronté en 2006 à une crise de croissance. « C’était une période difficile, il a fallu remettre une certaine discipline au coeur des équipes et nous avons dû procéder à une vague de licenciements » En 2007, nouvel obstacle. La société souhaite réaliser son entrée en bourse, mais après réflexion abandonne le projet alors que près d’un million d’euros y avaient été consacrés.
Racheté par le groupe Rakuten en juin 2010, PriceMinister s’attèle à conserver un esprit start-up au sein de ses murs. Plusieurs rites ont ainsi été mis en place afin de garder une certaine cohésion et flexibilité au sein des équipes. Ainsi, chaque lundi matin une réunion réunissant l’ensemble des collaborateurs est consacrée aux derniers chiffres de la société, pour un soucis de transparence. Un grand buffet est également organisé tous les mois et la société s’attache à maintenir un week-end de team building par an ainsi que deux soirées annuelles où les conjoints des collaborateurs sont tous conviés. Encore une fois, l’état d’esprit des salariés et l’intégration des équipes constituent un élément clef. S’il délègue de nombreuses tâches, Olivier Mathiot précise que le recrutement est un des aspects sur lequel il souhaite toujours être impliqué.
« Ne jamais croire qu’on est arrivé » de Jean-Louis Benard, fondateur et CEO de Brainsonic.
Ce sera la phrase de conclusion de cet atelier. L’idée est toujours de se remettre en question et de chercher à s’améliorer, tout en gardant en tête que « le mieux est l’ennemi du bien ». Mickael Froger, qui partage cette opinion précise pour sa part : » Si on se contente d’une certaine croissance cela devient dangereux pour l’entreprise car cela laisse une éventuelle brèche pour les concurrents ». Lengow a ainsi décidé se propulser à l’international, en force, en se lançant simultanément sur 10 nouveaux marchés.
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Superbe « interview » passionné, on y apprend beaucoup de choses! Merci