[Georges Doriot] Saviez-vous que le père du capital risque était français ?
Véritable moteur de croissance dans le secteur du numérique, l’activité de capital risque est aujourd’hui largement associée aux Etats-Unis, avec un marché évalué à 20,6 milliards $ en 2012. Ce dynamisme propre au marché américain ne doit toutefois pas occulter une réalité souvent méconnue : l’architecte du « Venture Capital » était français et s’appelait Georges Doriot. D’après lui « Sans action, le monde serait encore à l’état d’une simple idée ».
Le blog « Entreprendre aux USA » revient en détails sur son histoire. Né en 1899 à Paris, Georges Doriot grandit à Courbevoie puis commence sa carrière dans l’armée en tant qu’officier d’artillerie. Après la première guerre mondiale, il décide de quitter la France pour reprendre ses études outre-Atlantique. Il suit alors un MBA de Managment à l’Université d’Harvard où il deviendra lui-même professeur.
Après avoir obtenu la nationalité américaine, à 40 ans passés, George Doriot penche de nouveau pour une carrière militaire et rejoint l’armée où il finira brigadier général.
Un article de l’Atelier, explique comment, durant la seconde guerre mondiale, il favorisa la création de synergies, entre différents spécialistes, à l’origine de nombreuses innovations (uniformes, équipements, etc). Par la suite, cette « expérience militaire lui permet de comprendre l’importance de l’environnement pour le développement d’entreprises innovantes. »
En 1946, alors âgé de 47 ans, George Doriot entame donc la troisième phase de sa carrière. Celle-ci marque la naissance du capital risque avec la création de l’American Research and Development Corporation (AR&D). Co-fondée avec Karl Compton, ex-Président de MIT, et Ralph Flanders, sénateur du Vermont, l’AR&D est considérée comme la première société de Capital Risque au monde.
L’AR&D repose alors sur l’idée selon laquelle certaines entreprises ont besoin d’être soutenues financièrement pour se concentrer sur leur R&D afin de développer des technologies disruptives qui donneront éventuellement lieu à des percées sur les marchés. Une prise de risque que l’investisseur espère compenser lors de la sortie de l’entreprise.
L’AR&D marque notamment les esprits lors de son investissement dans la société Digital Equipment Corporation. En 1957, la société de capital risque y injecte, dans le cadre d’une opération d’amorçage, quelques 70 000 $ contre 70% du capital… Lors de l’IPO de DEC, une décennie plus tard, la participation de l’AR&D est alors valorisée 355M $ !
Outre la création de l’AR&D, l’Atelier rappelle comment Georges Doriot a véhiculé trois enseignements clefs du Venture Capital : Investir avec beaucoup de prudence, consacrer des ressources importantes à la gestion de son portefeuille et enfin savoir sortir du capital lorsque l’entreprise arrive à maturité.
En 2010, les sociétés de capital risque ont investi, en France, près de 741M € dans le secteur du numérique. Toutefois, en Europe, seules 221 opérations ont dépassé les 5M €, contre 1092 aux Etats-Unis.
Considéré comme le carburant des startups innovantes, le marché du capital risque semble, aujourd’hui, marquer le pas. Dans un récent document, Jean-David Chamboredon, président du fonds d’investissements ISAI, souligne la tendance, depuis 2009, des sociétés de capital risque européennes à investir davantage de fonds qu’elles n’en lèvent elles-mêmes.
Georges Doriot meurt en 1987 à la suite d’un cancer de la gorge. L’INSEAD (L’Institut Européen d’Administration des Affaires) qu’il a fondé à Fontainebleau dispose aujourd’hui de plusieurs campus à travers le monde. En 1999, un classement du Wall Street Journal le place au 6ème rang des dix personnalités qui ont changé le monde des entrepreneurs.
Dans un ouvrage intitulé « Creative Capital » et publié en 2008, Ante Spencer revient en 300 pages sur l’histoire de Georges Doriot. Un homme qu’il qualifie d’énigmatique et d’excentrique… Une nouvelle édition devrait bientôt arriver sur les tables des libraires.
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