Avec iOS6, Apple rompt l’un de ses derniers liens avec Google en remplaçant les Google Maps installées par défaut sur tous les iPhone par les nouvelles Apple Maps. Plus qu’une énième escarmouche dans la battaille qui oppose la firme de Cupertino et celle de Mountain View, c’est le signe que chez Apple comme chez Nokia et Microsoft on a compris que les cartes sont l’un des enjeux majeurs de l’avenir.
La semaine dernière, Google menait une opération de communication préventive en invitant des journalistes américains au coeur du projet Google Maps pour faire passer un message : il n’y a pas une carte au monde qui soit aussi précise et riche que celle de Google, et quiconque se lancerait dans la bataille en 2012 aurait un sacré retard à rattraper.
Le fait est que, techniquement, reprendre à son compte les données cartographiques disponibles librement, ou même mettre en place ses propres photos satellites comme Google Earth est presque un jeu d’enfant. Rattraper les 8 millions de kilomètres parcourus par les Google Cars et le volume incroyable de données que ça représente est une autre paire de manche. Avec son projet “Ground Truth”, l’équipe Google Maps n’a pas seulement pris en compte des millions de petites corrections effectuées manuellement par des bengladais, elle a mis en place des système de reconnaissance d’images qui explorent les données de Street View à la recherche de panneaux de signalisations et autres infos pour obtenir une somme d’informations impressionante.
Les ingénieurs d’Apple ont beau avoir annoncé des partenariats avec TomTom et Open Street Map, et proposer une interface soignée dont ils ont le secret, Google disposera encore longtemps des cartes les plus complètes. Non pas que la différence saute immédiatement aux yeux : si l’on utilise les cartes pour la navigation, celles de TomTom font normalement largement l’affaire. Mais l’enjeu est plus grand pour Google.
“Organiser toute la connaissance du monde”
L’objectif annoncé de Google est incroyablement ambitieux, mais le projet Maps est la preuve qu’à Mountain View, on n’hésitera pas à se donner les moyens d’y parvenir. Des projets comme Google Books ou Google Street View ne sont pas profitables à court terme mais peuvent finir par payer gros. Ainsi la numérisation des livres aide par exemple Google à développer ses capacités de reconnaissance des caractères, capacité bien utile aujourd’hui pour extraire les infos des photos de Google Street View. Ces infos viennent ensuite enrichir Google Maps et plusieurs autres services… Et, au bout du compte, tout ça permet de proposer des publicités toujours mieux ciblées, toujours plus efficaces. A l’avenir, ça pourrait même aider Google à développer un produit qui pourrait l’emmener bien plus loin que la pub : ses voitures sans conducteur.
Les voitures sans conducteur restent cependant bien loin de l’esprit d’Apple, Nokia, Tomtom et Bing. S’ils ont chacun lancé leurs cartes concurrentes à Google Maps, c’est avant tout pour collecter des données de géolocalisation sur leurs utilisateurs et ne plus les laisser entre les mains de Google.. Les cartes d’Apple sont peut-être moins bonnes que celles de Google, mais restent largement assez bonne pour l’utilisation de la majorité. En perdant quasiment du jour au lendemain les données sur les millions de possesseurs d’iPhone à travers le monde, Google subit un coup dur, et c’est ce qui compte le plus à court terme.
A long terme, cependant, qui peut dire si le choix d’Apple ne lui fera pas beaucoup de mal aussi ? La promesse d’iOS face à Android, c’est aujourd’hui avant tout celle d’un meilleur catalogue d’application. Mais du jour au lendemain, sur un service particulièrement important (le 2ème le plus utilisé par les possesseurs d’iPhone), c’est Android qui aura l’exclusivité d’une application incontestablement meilleure.
Quoi qu’il en soit, du point de vue du consommateur on doit sans doute se réjouir de l’arrivée d’une concurrence véritable sur un marché aussi essentiel.
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10$ que facebook y travaille aussi
Facebook a déjà un partenariat avec Bing pour les cartes, donc je ne pense pas que ce soit dans leurs plans immédiat, mais à terme, c’est tout à fait possible.
Facebook ayant un partenariat avec Microsoft qui est actionnaire, il y a peu de chance qu’il se passe des cartes de Microsoft /Nokia.
Elie,
le sujet de la cartographie, c’est celui de la publicité locale et quand FB dit qu’il va gagner plus d’argent sur le mobile, c’est à cela qu’il pense.
Rien qu’en France, Le métier des Yellowpages, c’est 1Md€…
Geoloc+publocale annonce une bataille de titans et FB en sera, par la porte ou la fenêtre.