Les FinTech ont attiré trois fois plus d’investissements aux Etats-Unis qu’il y a un an
Les FinTech, ces entreprises qui innovent dans les secteurs bancaire et financier, ne cessent d’attirer les investisseurs. Aux Etats-Unis, les montants investis ont même triplé l’an passé, à 9,89 milliards de dollars, contre 3,39 milliards de dollars un an plus tôt, selon une étude d’Accenture.
Le secteur tiré par les besoins des banques
Comment expliquer cet enthousiasme ? En partie grâce aux besoins des grands groupes traditionnels, en recherche constante d’innovations pour s’adapter aux nouveaux usages des clients – particuliers ou professionnels -, et assurer leur mue numérique.
«L’année dernière a marqué un changement de paradigme dans la façon dont les entreprises abordent et adoptent l’innovation des FinTech, en y voyant un immense potentiel (…)», a déclaré Robert Gach, managing director d’Accenture Strategy Capital Markets. «Un nombre croissant de banques et d’assureurs investissent pour se connecter à l’écosystème des FinTech, que ce soit par le biais d’accélérateurs ou d’incubateurs, des investissements en capital-risque ou d’autres manières».
Les services qui attirent le plus les investisseurs
Si les montants investis ont triplé l’an passé, tous les segments ne sont pas servis à la même enseigne, reflétant par là les besoins du marché. Ainsi, sans surprise, ce sont les start-up spécialisées dans les paiements qui ont capté le plus de fonds l’an passé, avec 54% des investissements dans les FinTech, soit deux fois plus que leurs homologues spécialisées dans les «prêts» (25%). Les autres segments (assurances, risques, gestion…) arrivent quant à eux loin derrière. Mais si l’on se concentre sur la seule région de New York, les montants sont davantage répartis sur l’ensemble des activités.
Dans tous les cas, Accenture prévoit que les investissements dans les FinTech devraient poursuivre leur croissance, tant les besoins des grandes institutions sont importants. Par exemple, les banques scrutent de plus en plus le secteur du cloud pour l’hébergement des données bancaires, explique le cabinet. Autre cas, dans le secteur de l’assurance, Accenture estime à 5,8 milliards de dollars le coût pour les assureurs issu des changements de compagnies d’assurance par les consommateurs. Du coup, 43% des assureurs américains envisagent d’acheter ou ont déjà acquis une start-up dans les FinTech pour trouver des solutions, selon l’étude.
Il faut dire que le secteur a vu les grandes opérations se multiplier, et donc se voir offrir une grande visibilité. La semaine dernière encore, Credit Karma a bouclé un tour de table de 175 millions de dollars, sur la base d’une valorisation à 3,5 milliards de dollars. La start-up américaine édite une application à destination des particuliers qui souhaitent connaître leurs credit score, une note qui reflète la probabilité d’un individu à obtenir un crédit selon ses capacités de remboursement et sa situation financière. Côté crowdfunding, Lending Club, la plateforme pour les prêts de pair à pair fondée à New York par le Français Renaud Laplanche, s’est même introduite en Bourse en décembre dernier, levant plus de 800 millions de dollars par la même occasion.
L’Europe dynamique
Au final, les chiffres aux Etats-Unis ne font que confirmer une tendance beaucoup plus globale. Si l’Europe enregistre des niveaux plus faibles d’investissements, ces derniers ont tout de même crû de 215% en 2014, à 1,48 milliard de dollars, selon une autre étude d’Accenture paru plus tôt dans l’année. Et deux pays se partagent l’essentiel : le Royaume-Uni et l’Irlande qui représentent 42% des montants investis.
Parmi les opérations les plus significatives, Kreditech, qui commercialise une technologie de credit scoring a bouclé un tour de table géant de 200 millions de dollars en janvier, et affirme générer déjà 40 millions de dollars de chiffre d’affaires en rythme annuel. L’engouement est également très fort du côté du marché des changes. Fondée par des Français, Kantox levait 10 millions d’euros en mai. Les fondateurs affirment que plus d’un milliard de dollars de devises ont déjà été échangés depuis le lancement de la plateforme.
En Asie, les FinTech se bousculent également. Dans un tout autre contexte, Alibaba, le géant chinois de l’e-commerce, s’est récemment lancé dans la banque en ligne, avec son offre MyBank, tout comme le groupe Tencent avec WeBank. Les deux entreprises ont profité des nouvelles licences bancaires accordées par l’Etat l’an passé.
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