La Mairie de Paris soutient la cause des taxis face à la concurrence des VTC
La maraude des taxis a-t-elle trouvé un nouvel écrin ? A partir du 1er octobre, les Parisiens pourront- gratuitement- géo-localiser les stations de taxi sur lesquelles les chauffeurs sont en attente de prise en charge. Une façon de soutenir la cause de la profession, face à la concurrence des VTC ( Véhicules de Tourisme avec Chauffeur).
L’initiative de la Mairie de Paris relance immanquablement le débat du monopole de la corporation des chauffeurs de taxis sous licence, dans un contexte de régularisation du marché alternatif : le projet de loi issu du rapport Thevenoud a été entériné en juillet, et encadre sévèrement la profession VTC pour qui les fonctionnalités de géo-localisation temps réel se réduisent à peau de chagrin.
Pour Yanis Kiansky du service VTC Allocab, l’initiative d’Anne Hidalgo est à priori bonne : « Cela fait plus de 40 ans que les Parisiens attendent que le taxi se modernise, il n’est jamais trop tard pour bien faire ! ;-)» indique-t-il. Idem pour Yan Hascoët de Chauffeur-Privé, qui voit une démocratisation du marché: «L’application Paris Taxis va éduquer au sens large le grand public à la commande en ligne. De ce côté-là, c’est plutôt une bonne nouvelle, surtout si l’application se retrouve dans le Top 10 de l’AppStore, victime de son succès !» précise-t-t-il.
Paris Taxis, ou le contrôle des courses ?
Mais aucun d’eux ne donne de pronostics sur la viabilité de l’application dans son jus actuel. On peut légitimement se demander si l’application ne va pas être vue comme une base de données constituée qui permettrait de tracer les trajets des taxis, et donc obtenir le volume d’affaires effectivement réalisé. «Comment la Mairie de Paris va-t-elle contrôler les chauffeurs qui téléchargent cette application ? Est-ce que ces chauffeurs seront bien tous des taxis en règle ?», s’interroge Yanis Kiansky, qui rappelle au passage un alinéa limitatif de la loi : «Le simple fait d’accepter, pour un véhicule en circulation sur la voie publique, une réservation par téléphone ou par internet en vue d’un départ aussi rapide que possible, ne fait pas partie des activités légalement réservées aux taxis. » (CE, 5 février 2014, Réf. N°374.524).
Par ailleurs, alors que Paris compte environ 17 000 taxis ( un nombre très étrangement opaque), il apparaît comme dommage le fait de ne pas intégrer l’offre VTC dans cette application de service public: «Ne peut-il pas y avoir des VTC ou des particuliers qui la téléchargent également ?» s’interroge pour sa part le patron d’Allocab.
La Mairie de Paris a, pour sa part, officiellement indiqué ne pas vouloir prendre parti dans la guerre qui confronte VTC et taxis parisiens. Or, on peut légitimement se poser la question de l’impartialité d’une telle démarche, qui donne la part belle aux taxis parisiens.
Yan Hascoët de Chauffeur-Privé termine sur une autre question, celle du budget alloué au développement de l’application: «Quel budgets sont alloués par les pouvoirs publics à la modernisation du service des taxis? Et quels sont les autres budgets alloués à l’offre transport, notamment celle des VTC? Si l’on favorise un budget plus qu’un autre, il faut juste l’assumer» conclue-t-il.
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