Les conseils pour réussir une première expérience professionnelle aux États-Unis
De nombreux étudiants mettent à profit la trêve estivale pour effectuer une première expérience professionnelle à l’étranger. En 2014, ils étaient 34% à envisager un départ à l’étranger, – pas seulement pendant l’été, pour booster leur carrière à leur retour en France, selon une étude de l’Observatoire Galileo. Une large majorité de jeunes (60%) voit le premier emploi hors de France comme «un choix de vie, pour vivre une expérience professionnelle à l’étranger». Du coup, entre les stages, les jobs d’été, les volontariat internationaux en entreprise ou dans une administration (VIE et VIA), et, même, les créations d’entreprises à l’étranger, les possibilités pour partir sont nombreuses.
Combien sont-ils à travailler à l’étranger, pendant leurs études, ou à peine le diplôme en poche ? Un chiffre difficilement estimable. Pour la formule VIE seule, ils seraient 8 000 salariés actuellement en poste à l’étranger, selon l’Onisep. Depuis mars 2015, ce sont ainsi près de 1 400 offres qui ont été déposées par les entreprises sur le site des VIE dont près de 13% des postes concernent les États-Unis.
Pour aider ceux qui sont sur le départ, trois Français partis aux États-Unis, pour créer leur société ou pour un stage, ont accepté de livrer leurs conseils.
Carlos Diaz vit actuellement en Californie. Il a cofondé l’agence de création de sites Web Groupe Reflect et l’éditeur de logiciels de réseau social d’entreprise Blue Kiwi Software, avant de se consacrer au projet Kwarter.
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La question du visa est essentielle et il convient de cibler des boîtes qui proposent des visas aux étrangers. Techmeabroad.com permet de postuler à des offres proposant un visa. Pratique !
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Un bon niveau d’anglais, avoir un accent n’est pas grave mais parler correctement est indispensable et je vois trop de jeunes avec un niveau d’anglais trop faible.
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Comprendre les différences culturelles (énormes) entre les Etats-Unis et l’Europe. Travailler dans une start-up aux Etats-Unis n’a rien à voir avec travailler dans une start-up en France. Ici les gens recherchent avant tout des projets, un challenge et des opportunités court et moyen termes. Personne ne cherche un « job » ou des tickets restaurants. Il faut avoir la même attitude et mettre en avant son intérêt pour le sujet, la techno, la BIG picture autant voir plus que ses compétences.
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Prendre en compte le coût de la vie et vérifier que les indemnités permettront de couvrir les frais importants par exemple à SF (1 chambre = 3 500 dollars). Enfin, il faut savoir adapté son mode de vie (room-mate, no lunch, 100% available…).
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Connecter avec la communauté française sur place pour créer des contacts avant d’arriver.
Julien Barbier est installé à San Francisco depuis 2012. Il a cofondé le réseau TechMeAbroad en début d’année, et le réseau While42 en 2012. Diplômé de l’Epitech, et aussi passé par l’ESCP Europe et l’université d’Harvard, il a cofondé quatre sociétés depuis 2008, dont trois aux Etats-Unis.
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Préparer à l’avance des rendez-vous avec les personnes que l’on aimerait rencontrer. On voit souvent les gens arriver et ensuite prendre contact avec nous en pensant qu’on pourra les voir dans la semaine. Souvent on est super booked, et il faut deux/trois semaines pour trouver un créneau libre commun.
Etudier la communauté de son domaine avant de partir, idem pour profiter au max une fois sur place au lieu de prendre ce temps la sur place et louper des meet-ups ou événements importants. Les meet-ups sont une bonne façon de rencontrer des gens locaux dans sa communauté. Ce n’est pas chose courante en France, mais c’est très répandu dans beaucoup de pays.
Etudier les outils et réseaux sociaux utilisés par les gens pour communiquer dans le pays de destination. En Chine par exemple, ca ne sera pas Twitter et Facebook !
Pour ceux qui veulent monter une start-up, bien comprendre et réfléchir à la destination. On voit par exemple beaucoup trop d’entrepreneurs français débarquer dans la Silicon Valley parce-que c’est « à la mode », alors que selon leur marché ils devraient plutôt commencer en Chine, à Londres, ou en France…
Bien se rendre compte que ce n’est pas facile, que les cultures sont différentes et qu’il va falloir fournir un effort actif pour s’adapter. Et qu’on n’aura pas la famille et les amis à côté pour nous soutenir !
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Ne pas rester qu’entre Français. Trop de gens ne rencontrent pas assez de « locaux » et choisissent la facilité de rester entre Français 100% du temps. Autant rester en France.
Lire aussi: 7 choses à savoir pour décrocher un job dans la Silicon Valley
Robin Flamant est un étudiant d’HEC Paris. Il effectue actuellement un stage de six mois au sein de l’accélérateur French Tech Hub à Boston.
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Compter sur le réseau de l’école ou sur les réseaux sociaux pour trouver un stage: «J’ai cherché via AngelList, j’ai fait 70 candidatures spontanées, et sur 6 réponses obtenues, 5 venaient de personnes contactées par le réseau intranet d’HEC. Le vrai problème, c’est que les
gens ne répondent pas. Je ne crois pas trop aux candidatures spontanées, ce qui marche c’est soit de passer par un site intranet d’école soit le réseau des alumni. Il ne faut pas sous-estimer LinkedIn ainsi que les groupes Facebook de Français à Boston, à New York, à San Francisco, etc.
Prévoir 2 mois de délai pour obtenir un visa J1. Il faut aussi prévoir le coût d’un tel document, qui est d’environ 1 000 dollars pour un stage de quelques mois.
Prévoir que venir en stage aux Etats-Unis est un investissement ! Je me suis aperçu que le coût de la vie est beaucoup plus cher ici. En tant que stagiaire je paie 30% de taxes, alors que je n’en payais aucune en France. A Paris avec 1 200 euros en stage je couvrais mes frais, à Boston avec 1 400 euros (après paiement des taxes), je ne couvre que mon loyer !
Pour le logement, le site incontournable c’est Craigslist, il doit y avoir une centaine d’annonces par jour. Il vaut mieux prévoir d’arriver quelques semaines avant le début du stage pour prendre le temps de trouver un appartement. Je n’avais qu’une semaine, ce n’était pas assez !
Ne pas se focaliser sur son accent: On fait beaucoup attention à l’accent en France, alors qu’ici en avoir un n’est pas un souci, l’important est de se faire comprendre.
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Éviter le piège de rester entre Français: si on passe quelques mois à l’étranger, c’est pour rencontrer des personnes du coin !
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