Oh Bibi lève 3 millions d’euros pour ses jeux sur mobile et cible le marché asiatique
Le secteur des jeux sur mobile n’est pas réservé qu’aux gros studios américains comme Zynga. En Europe aussi, ça bouge et de nombreuses start-ups ont vu le jour ces deux dernières années. Il y a bien sur le britannique King (Candy crush) et le finlandais SuperCell (Clash of Clans). Mais des studios de taille plus modeste intéressent également les investisseurs, pour preuve: le français Oh Bibi Socialtainment a finalisé le 13 juin dernier la levée de 3 millions d’euros, une somme conséquente pour cette start-up parisienne qui réalisait ainsi sa toute première ouverture de capital.
Investir dans les ressources humaines et le marketing
Deux entités ont participé à ce tour de table: un fonds d’investissements français, TIME Equity Partners, et un éditeur de jeu sur mobile japonais: Gumi «Je connais personnellement les deux co-fondateurs d’Oh Bibi et j’estime qu’ils représentent ce que devrait être une bonne boîte de jeux vidéos, innovants sans chercher à copier» confie Matthieu Burleraux, en charge du développement de Gumi en Europe. «Nous préparions cette levée de fonds depuis le début de l’année 2014 » indique Martial Valery, directeur général d’Oh Bibi depuis l’an dernier. Deux postes de dépenses sont identifiés pour ces 3 millions d’euros: le recrutement et le marketing. « Nous espérons recruter une dizaine de personnes d’ici à fin 2014. Nous recherchons des compétences à la fois en développement, en graphisme et en marketing d’acquisition et de gestion de communauté » détaille ce diplômé de l’ESSEC, avant de poursuivre: « Côté marketing, nous allons investir sur le recrutement de joueurs par des moyens publicitaires classiques et d’autres méthodes plus innovantes ». Ils devraient par exemple investir dans des bannières et des interstitiels.
Fondée il y a deux ans par Stanislas Dewavrin, ancien directeur créatif de Gameloft, Oh Bibi emploie actuellement 14 personnes et édite pour l’instant un seul jeu: Motor World Car Factory, sorti en septembre 2012. Le lancement d’un nouveau jeu est prévu d’ici à la fin de l’année, mais son univers et son nom demeurent tenus secrets.
L’Asie dans le viseur
Dans Motor World Car Factory, le joueur gère une usine de production automobile. « Ce jeu qu’a créé Stanislas avoisine les 2,5 millions de téléchargements » annonce Martial Valery. Il est basé sur un modèle « free to play » et la start-up monétise son audience grâce à la facturation d’items de progression dans le jeu. « L’essentiel de nos revenus proviennent des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie » poursuit cet ancien directeur de contenus et de l’innovation chez Gameloft, studio français coté à la Bourse de Paris.
Mais la start-up ne compte pas s’en tenir au monde anglo-saxon. L’Asie sera sa prochaine zone de développement prioritaire. La montée au capital de Gumi, qui édite Brave Frontier, un jeu de rôle à succès, devrait l’y aider. Le marché des jeux sur mobile en Chine devrait dépasser celui des Etats-Unis en 2015.
Un marché à 23,4 milliards de dollars en 2016 ?
La société, qui se dit rentable mais ne dévoile pas son chiffre d’affaires, vise plusieurs millions d’euros de recettes sur 2014. Elle fait face à la concurrence d’autres acteurs comme Gameloft (éditeur de succès mondiaux tels qu’Asphalt, Brother in Arms, ou Minion Rush) ou Pretty simple Games en France; et des Wooga, Kobojo et autres Peak Games à l’échelle européenne.
Tous espèrent se faire une place sur le marché en croissance des jeux sur mobile et autres socials games. Il faut dire que selon une étude publiée par Applift, le marché mondial du jeu mobile devrait atteindre 23,4 milliards de dollars d’ici 2016, soit le double de ce qu’il représentait l’an dernier. « Ce qui est intéressant en Europe, c’est qu’on a une conception plus créative du jeu. Notre point fort, c’est un univers créatif innovant face à une approche américaine davantage commerciale » estime Martial Valery. Gumi, qui a créé un fonds d’investissement l’an dernier mise aussi sur l’Europe: « On pense investir dans d’autres projets en Europe, pas seulement sur des développeurs mais dans tout l’éco-système des jeux vidéos, en sélectionnant ceux avec lesquels on va pouvoir créer des synergies » fait savoir Matthieu Burleraux de Gumi.
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